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par Luigino Bruni
publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le 04/06/2023
La démission du sénateur Carlo Cottarelli, qui a notamment estimé que son parti ne soutenait pas suffisamment la méritocratie, a de nouveau attiré l'attention sur la signification et l'idéologie du mérite à notre époque. Le mérite a toujours été un mot ambigu, car il est profondément lié à la fascination qu'il exerce sur chacun d'entre nous. Nous aimerions tous mériter nos succès (et pas nos échecs), personne n'aime penser que la belle carrière qu'il a eue ne résulte que de la chance et des recommandations.
[fulltext] =>Si l'on regarde ensuite comment le mérite est utilisé, hier et aujourd'hui, dans les choix concrets de l'économie et de la société, on se rend compte qu'il n'a presque jamais été du côté des pauvres, qui ont souvent été écartés puis culpabilisés parce qu'ils étaient considérés comme sans mérite, les convainquant ainsi qu'ils étaient non seulement pauvres mais aussi coupables et maudits. Mérite dérive du latin merere, qui signifie gagner, d'où mercede (marchandise) et meretrice (prostituée). La méritocratie est l'idéologie du mérite qui, comme toutes les idéologies, prend un mot qui nous plaît et nous fascine, le manipule et le pervertit. Ainsi, au nom de la valorisation des méritants et des pauvres, l'idéologie méritocratique est devenue la légitimation éthique de l'inégalité.
Il a suffi de changer son nom pour que l'inégalité passe du mal au bien. Il y a eu trois étapes : 1. considérer les talents des individus comme un mérite et non comme un don ; 2. réduire les nombreux mérites des individus à ceux qui sont les plus faciles à mesurer par les cabinets de consultants (qui voit aujourd'hui les "mérites" de la compassion, de la douceur, de l'humilité ? 3. Considérer le talent comme un mérite conduit à rémunérer différemment les mérites et donc à creuser le fossé entre les individus.
Ce malentendu au sujet du mérite se retrouve déjà dans notre merveilleuse Constitution, qui stipule à l'article 34 : « Les personnes capables et méritantes, même si elles sont dépourvues de moyens, ont le droit d'accéder aux plus hauts niveaux de l'enseignement. » Ce n'est pas un hasard si le nouveau gouvernement s'est appuyé sur cet article pour justifier le changement de nom du ministère "de l'Instruction" désormais intitulé ministère "de l’Instruction et du mérite", s'engouffrant ainsi dans la brèche laissée ouverte par l'ambiguïté de cet article 34.
Les amoureux du mérite disent : « le mérite n'est pas seulement un talent, c'est une combinaison de talent et d'engagement, donc ce qui est récompensé, c'est l'engagement personnel » Cependant, ces méritocrates oublient un élément essentiel : même le fait de pouvoir s’engager n'est pas un mérite, c'est avant tout un don. Rentrer de l'école et avoir le temps de faire ses devoirs au lieu de devoir travailler n'est pas un mérite. Si nous sommes honnêtes, nous devons reconnaître que ce que nous sommes et devenons résulte d’une combinaison comportant 90 % de dons et 10 % de mérites ; la méritocratie, en revanche, renverse ce pourcentage et fait de ces maigres 10 % la pierre angulaire de l'édifice de la justice.
En tant qu'institution, l'école doit être anti-méritocratique, c'est-à-dire qu'elle doit réduire les asymétries de départ qui n'ont rien à voir avec le mérite de nos enfants. Un système social qui récompense ceux qui sont déjà capables ne fait que laisser de plus en plus à la traîne les moins capables, qui ne le sont généralement pas à cause du manque de mérite, mais à cause des conditions de vie. Don Milani, dont nous célébrons le centenaire cette année, le savait très bien. Il savait que ses garçons de Barbiana n’étaient pas sans mérite, ni fautifs : ils étaient simplement pauvres. Que ce centenaire nous fasse réfléchir sur l'idéologie du mérite qui est en train de devenir la nouvelle religion de notre temps, une religion sans gratuité et sans Dieu.
Crédits photos: © Giuliano Dinon / Archivio MSA
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par Luigino Bruni
publié dans Il Messaggero di S. Antonio le 07/05/2023
« Monsieur, comment fonctionne cet horodateur ? » me demanda une dame âgée qui essayait, comme moi, de payer son stationnement en zone bleue. Dans cette ville, la société qui gère les parkings municipaux - c'est-à-dire des espaces publics, donc communs à tous - a eu la bonne idée, aujourd'hui généralisée, de demander au citoyen d'entrer le numéro de sa plaque d'immatriculation dans l’horodateur. « Je ne m'en souviens pas », me dit cette dame. Elle me montre l'emplacement de sa voiture : c’est loin pour elle qui a du mal à marcher. J'y vais, je photographie sa plaque d'immatriculation et je l'aide à obtenir son ticket.
[fulltext] =>À la fin, une question me vient à l'esprit : « Pourquoi insérer le numéro du véhicule ? » Une seule réponse me vient à l'esprit : il s'agit d'éviter que l’usager du parking qui a payé pour deux heures et n'en a utilisé qu'une ne puisse offrir celle qui reste à quelqu'un d'autre. Une amie agent de la circulation me dit qu'il y a peut-être une autre raison : si je suis verbalisé parce que l’agent n’a pas vu mon reçu sur la voiture, je peux prouver que j'ai payé grâce à la plaque d'immatriculation. Honnêtement, je pense que la première raison est de loin la plus importante, car depuis presque quarante ans que je conduis, je n'ai jamais reçu d'amende alors que j'avais payé le stationnement !
La question est donc simple : une entreprise à but lucratif doit maximiser ses profits, et si elle gère un bien public pour le compte de la municipalité, elle le fait dans le but de faire des bénéfices. Je suis au contraire convaincu que les entreprises publiques ou privées qui gèrent des biens communs et publics doivent être des entreprises civiles, ou à but non lucratif, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas pour objectif de maximiser les profits, mais de gérer efficacement un bien qui appartient à tout le monde. Rendre payant l’usage de biens publics peut servir à en réguler la gestion (ce qui est gratuit est souvent vite discrédité) et pas nécessairement à faire de l'argent.
Mais quels sont les effets de l'introduction du numéro d'immatriculation ? Le premier, nous l'avons vu, est que les gens ne fonctionnent pas tous de la même manière, comme le dirait le grand économiste Amartya Sen, et que les interventions publiques et administratives ont donc des effets différents selon les personnes. Et un bon critère à suivre quand on veut innover en matière de biens publics, c'est de prendre en compte les effets de l'innovation en commençant par les catégories les plus défavorisées : les personnes âgées, les enfants, les personnes handicapées.
Il y a ensuite l'effet spécifique de l'interdiction d'échanger des tickets avec d'autres concitoyens. Lorsque j'étudiais à Londres, il y avait une station de métro où tout le monde savait que l'on pouvait trouver des tickets d'une durée encore valable, déposés là au profit des jeunes et des pauvres Empêcher ces échanges (possibles) pour gagner quelques dollars en plus, c’est non seulement mesquin mais significatif du type de ville que l'on veut construire : les forts et les riches y sont mieux lotis, à l’inverse des personnes fragiles et défavorisées . À l'origine de la civilisation biblique il y a une institution solidaire, le glanage. Le magnifique livre de Ruth en témoigne : au moment des récoltes les moissonneurs se limitaient à une seule battue, car les suivantes étaient destinées aux pauvres, aux veuves, aux étrangers. Les champs n'appartenaient pas aux propriétaires, car "toute la terre est à Dieu."
Nous sommes en train de privatiser les biens communs, d’éliminer de nombreuses formes anciennes de glanage. Nos aurons bientôt des villes habitées par de plus en plus de marchands et de moins en moins de citoyens, où toute récolte sera épuisée dès la première battue. Et les femmes âgées ne sortiront peut-être plus pour faire leurs courses : une nouvelle entreprise à but lucratif les livrera à domicile. La ville sera plus pauvre et plus triste, et nous avec.
Crédits photos © Giuliano Dinon / Archivio MSA
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par Luigino Bruni
publié dans Il Messaggero di S. Antonio 06/04/2023
Le management est en train de devenir la nouvelle idéologie de notre monde globalisé, en particulier le management enseigné dans les écoles de commerce et véhiculé par les grandes sociétés de conseil dans le monde. Au XXe siècle, la critique sociale s'était intéressée à la théorie économique libérale, en pointant ses théoriciens comme les grands ennemis à combattre pour construire une société enfin juste et égalitaire.
[fulltext] =>Pendant que les intellectuels, catholiques ou socialistes, menaient cette guerre, dans les facultés et les écoles d’ingénieurs et de commerce se développaient les techniques et les outils du management qui, au cours des dernières décennies, se sont progressivement transformés en une « idéologie du management » construite autour des trois dogmes de l'incitation, du leadership et du mérite. Une idéologie qui se répand partout, y compris dans les communautés chrétiennes et les églises, où les cours de leadership pour pasteurs et responsables de mouvements se multiplient, où l'on ne peut plus organiser une conférence ou un chapitre général sans faire appel à des coachs professionnels ou à des consultants issus du monde de l'entreprise, comme si l'on avait soudain oublié l’antique sagesse de la conduite des réunions et assemblées communautaires.
Même le monde européen et les pays de culture catholique comme l'Italie connaissent une évolution et un changement culturel rapides. Nous, catholiques, étions tellement convaincus que les lois de la vie ne suivaient pas celles du mérite que nous avions relégué ce dernier au paradis, où il était le critère pour "mériter" l'enfer ou le paradis. Le monde protestant, quant à lui, au nom du salut par sola gratia (Luther) ou par prédestination (Calvin) avait chassé le mérite du paradis et de l'enfer, puis inventé sur terre la méritocratie (née aux Etats-Unis) quelques siècles plus tard. Les entreprises exportent cet humanisme protestant des États-Unis (et de l'Europe du Nord) dans le monde entier, et aujourd'hui elles le font surtout avec l'idéologie du management, qui s’est tellement diffusée en Italie que le ministère de l'Instruction est aujourd’hui intitulé ministère de "l’Instruction et du mérite".
Ainsi, l'ancienne éthique des vertus sur laquelle nous avions fondé notre civilisation, est remplacée par l'idéologie du management et du conseil global universel qui propose un ensemble de principes, de bonnes pratiques, d'éléments de psychologie, de citations des classiques de la philosophie, de la sociologie et de l'économie, quelques anecdotes de la théorie des jeux, beaucoup d'organigrammes, de merveilleux power points. Enfin, des consultants de toutes sortes et de tous noms transforment les principes de gestion en outils de gestion opérationnelle et de gouvernance. Les grandes entreprises sont ainsi devenues le paradigme que tout le monde devrait suivre si l’on veut faire des choses bonnes et sérieuses. Au 20ème siècle, c'est la démocratie, donc la participation, qui a offert le modèle à étendre à l'ensemble de la vie civile. Mais alors que la première transformation démocratique depuis l'ancien régime s'est faite sur fond de conflits et de grandes luttes sociales, la grande transformation éthique et culturelle que l'entreprise est en train d'opérer dans le monde se fait dans l'indifférence (presque) générale. Il ne s'agit pas de nier l'importance des valeurs et des vertus économiques, ce serait stupide et erroné. Le problème est autre, et ne concerne ni l'entreprise, ni la nécessité du management, encore moins les entrepreneurs qui sont les premières victimes de ce nouveau courant. Les problèmes concernent l'idéologie du management, qui arrive partout parce qu’elle avance en cachant son vrai visage derrière un outil technique neutre, perçu comme nécessaire et dépourvu de toute idéologie. Il est peut-être temps d'en prendre conscience et d'en parler davantage.
Crédits photos: © Giuliano Dinon / Archivio MSA
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par Luigino Bruni
publié dans Il Messaggero di S. Antonio 06/04/2023
Le management est en train de devenir la nouvelle idéologie de notre monde globalisé, en particulier le management enseigné dans les écoles de commerce et véhiculé par les grandes sociétés de conseil dans le monde. Au XXe siècle, la critique sociale s'était intéressée à la théorie économique libérale, en pointant ses théoriciens comme les grands ennemis à combattre pour construire une société enfin juste et égalitaire.
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par Luigino Bruni
publié dans Messaggero di Sant'Antonio le 03/03/2023
Le christianisme, c'est-à-dire la civilisation chrétienne, n'est pas né de l'Évangile seul. Il est le résultat d'une symbiose entre les Évangiles, la Bible, la culture gréco-romaine, les civilisations italiques et européennes, puis lombardes, nordiques, slaves, byzantines, etc. L'Europe chrétienne est le fruit de ce métissage, bien plus riche et varié que la seule théologie ou foi chrétienne. La piété populaire est une imbrication de nombreuses confessions et traditions et les processions ont peu à peu pris la place des processions païennes dédiées aux dieux des champs et de la nature. La grande majorité des Italiens et des Européens pré-modernes n'avait aucune idée de ce qu'était la Trinité, de la différence entre Jésus et Dieu le Père, entre Jésus, la Vierge et les saints : c’était des divinités dont, croyaient-ils, la vie dépendait. Au cours de leurs fêtes, nos aïeux européens et italiens continuaient à chanter les cantiques habituels en suivant des dais dont ils avaient seulement changé la statue transportée … et ce n’était même pas toujours le cas!
[fulltext] =>Ce métissage s'est poursuivi, sans discontinuité majeure, jusqu'au XXème siècle. La religion de ma grand-mère et de mon grand-père, paysans et chrétiens, était faite de prières en dialecte latin au contenu incompréhensible. En Marie ils ne voyaient pas tant l'immaculée conception, mais qu'elle avait été mère, qu'elle avait accouché dans le froid et le gel d'une étable, qu’elle avait été au pied de la croix de son fils, qu’elle l’avait tenu mort dans ses bras. Comme ils le faisaient, comme les femmes et les mères le faisaient. Ces fidèles ne connaissaient pas les dogmes christologiques, mais ils savaient que Jésus était bon, qu'il aimait les pauvres et guérissait les malades, qu’il était mort crucifié et que sa mère était au pied de la croix, qu'il avait donc lui aussi beaucoup souffert, peut-être plus qu'eux. C'est pourquoi ils l'aimaient, et c'est tout ce dont ils avaient besoin pour croire que Dieu le Père était bon, mais pouvait toujours se mettre en colère et punir (l'idée que Dieu n'était qu'amour n'a jamais été l'idée du peuple). Aujourd'hui encore, mon père ne sait réciter par cœur qu'une prière dans un mélange d'italien et de dialecte d'Ascoli. Elle ne fait pas partie de celles apprises au catéchisme, (où, me semble-t-il, il n’a jamais été, le catéchisme était réservé aux riches ou aux enfants de la ville) une prière théologiquement imparfaite, mais toute imprégnée de la vie et de la foi du peuple. Des gens qui ne connaissaient rien à la théologie, mais qui, le 28 décembre, en mémoire du "massacre des innocents" par Hérode, ne coupaient pas le pain pour ne pas avoir à tenir le couteau.
L'Église, surtout l'Église catholique, n'a donc pas eu peur de s'approprier les traditions païennes.et de les intégrer dans la civilisation chrétienne. Aujourd'hui, nous devrions faire une opération similaire et symétrique : prendre la partie encore vivante du christianisme et la rendre assimilable par notre époque postchrétienne, qui ne comprend plus les langages de la foi, mais qui les comprendrait avec une opération culturelle et narrative adéquate. Comme les chrétiens s'emparaient des temples païens et construisaient de nouvelles églises (on en voit encore à Syracuse ou à Ascoli) nous devrions aujourd'hui prendre les piliers encore vivants du christianisme - en particulier les piliers spirituels - et construire de nouveaux édifices spirituels qui pourront être remplis par les femmes et les hommes de notre époque, qui ne comprennent plus le langage théologique du XXème siècle mais qui ont toujours soif et faim de Dieu, du salut, du Christ. Une opération difficile, mais essentielle : sinon, la dépression sera la pandémie des années à venir. Nous avons pris un sérieux retard. C'est ce qu'écrit Dietrich Boenhoeffer dans sa merveilleuse lettre de prison du 30 avril 1944, dans laquelle il annonçait la nécessité d'un christianisme post-religieux. On est en retard, mais peut-être encore dans les temps.
Credits foto: © Giuliano Dinon / Archivio MSA
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par Luigino Bruni
publié dans Messaggero di Sant'Antonio le 02/02/2023
Notre époque connaît un nouveau protagonisme des jeunes, qui réalisent des choses extraordinaires dans de nombreux pays. Il s'agit de jeunes et d'adolescents, et la présence d'adolescents est une grande nouveauté, en 1968 ils n’avaient pas ce rôle. Des "Vendredis pour l'avenir" aux jeunes Iraniens et Afghans, en passant par l'"Économie de Francesco", jusqu'aux jeunes de la "Dernière Génération", qui barbouillent des tableaux et des bâtiments de peinture lavable pour rappeler que les puissants ont souillé la planète et leur avenir avec une peinture indélébile. Des jeunes merveilleux, qui nous sauvent, mais que nous ne voulons pas prendre suffisamment au sérieux. Parce que notre culture capitaliste aime la jeunesse, mais aime peu les jeunes. Ainsi, alors qu'elle apprécie de plus en plus les valeurs associées à la jeunesse - beauté, santé, énergie... - elle comprend de moins en moins et méprise les valeurs, pourtant fondamentales, de la vieillesse, qu'elle tente par tous les moyens d'écarter de son horizon qui s’assombrit et rend triste. Car une civilisation qui ne valorise pas les personnes âgées et ne sait pas vieillir est tout aussi stupide que celle qui ne comprend pas et ne met pas en valeur les vrais jeunes : notre génération est la première à cumuler ces deux bêtises.
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La jeunesse a été l'une des plus grandes inventions sociales de l'histoire, changeant la société, la politique, l'économie, notre façon de nous amuser, de nous habiller, d'espérer, de travailler, de vivre et de mourir. Mais aujourd'hui, il est plus urgent que jamais de réinventer la vie adulte, écrasée par une jeunesse et une vieillesse prolongées artificiellement. Tant que l'on ne travaille pas réellement et sérieusement, on n'est pas pleinement adulte, car on n’a pas vraiment atteint l'âge de la responsabilité : un travail qui arrive trop tard, et qui - quand il arrive - est trop souvent incertain, fragmenté, précaire et fragile, ne fait qu'entretenir et prolonger la jeunesse au-delà de son horizon biologique, en la dénaturant. La jeunesse est merveilleuse parce qu'elle se termine, et quand elle ne se termine pas, c'est une tragédie anthropologique et sociale. Tout cela enlève au monde de l'entreprise, à la société et aux institutions l'énergie vitale et morale fondamentale qui émane des jeunes, et rend cahoteux et trop risqué pour eux le processus fondamental et le passage qui devrait les conduire, bientôt, au vrai travail. Il n'est pas facile de sortir de cette sorte de "piège à pauvreté" historique et collectif dans lequel nous sommes tombés, plus ou moins consciemment, surtout en Occident. Mais nous devons commencer à le voir, à l'appeler par son nom.
Credits foto: © Giuliano Dinon / Archivio MSA
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par Luigino Bruni
publié dans Messaggero di Sant'Antonio le 02/02/2023
Notre époque connaît un nouveau protagonisme des jeunes, qui réalisent des choses extraordinaires dans de nombreux pays. Il s'agit de jeunes et d'adolescents, et la présence d'adolescents est une grande nouveauté, en 1968 ils n’avaient pas ce rôle. Des "Vendredis pour l'avenir" aux jeunes Iraniens et Afghans, en passant par l'"Économie de Francesco", jusqu'aux jeunes de la "Dernière Génération", qui barbouillent des tableaux et des bâtiments de peinture lavable pour rappeler que les puissants ont souillé la planète et leur avenir avec une peinture indélébile. Des jeunes merveilleux, qui nous sauvent, mais que nous ne voulons pas prendre suffisamment au sérieux. Parce que notre culture capitaliste aime la jeunesse, mais aime peu les jeunes. Ainsi, alors qu'elle apprécie de plus en plus les valeurs associées à la jeunesse - beauté, santé, énergie... - elle comprend de moins en moins et méprise les valeurs, pourtant fondamentales, de la vieillesse, qu'elle tente par tous les moyens d'écarter de son horizon qui s’assombrit et rend triste. Car une civilisation qui ne valorise pas les personnes âgées et ne sait pas vieillir est tout aussi stupide que celle qui ne comprend pas et ne met pas en valeur les vrais jeunes : notre génération est la première à cumuler ces deux bêtises.
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par Luigino Bruni
publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le 06/01/2023
Dans l'une des plus belles pages du livre Cuore (Cœur) d'Edmondo De Amicis, Alberto Bottini, le père d'Enrico (le jeune garçon protagoniste du livre), dit à son fils : « L'homme qui ne fréquente qu'une seule classe sociale est comme le savant qui n'a qu'un livre. » Dans cette phrase écrite peu après l’unification de l’Italie, il était très important d'essayer de "former des Italiens" en dépassant le monde féodal et ses castes : cette éducation à la fraternité civile est confiée avant tout à l'école publique, qui devient obligatoire dès les premières années de l'école primaire.
[fulltext] =>Le message pour Henri, fils de la bourgeoisie, est clair : fais-toi des amis parmi les garçons de toutes les classes sociales, du maçon au fils du forgeron, car cette amitié naissante sera décisive pour une nouvelle amitié sociale lorsque vous deviendrez des citoyens adultes. Cette phrase contient une grande sagesse. Car nous savons aujourd'hui que la première raison du déclin de toutes les élites - culturelles, économiques, politiques, religieuses - réside dans la perte de la biodiversité relationnelle. Lorsqu'un groupe de personnes se sent et se considère comme une élite, et donc cesse de fréquenter les lieux de tous, n'a plus d'amis ni de connaissances de cultures et de conditions socio-économiques différentes ; lorsque la vie des membres de cette élite se déroule dans des hôtels de luxe, des terrains de golf, des restaurants quatre étoiles, n'a plus de contact avec les gens du métro, des marchés, des files d'attente à la poste, le déclin inexorable de cette élite est déjà amorcé.
Et nous le voyons déjà avec la génération actuelle des managers des grandes entreprises, en crise profonde d'anthropologie et de sens (même s'ils sont très riches), parce qu'ils se sont depuis trop longtemps enfermés dans des mondes autoréférentiels, perdant le contact même avec leurs propres travailleurs et ouvriers. Naguère l'entrepreneur, dans la grande majorité des cas, vivait dans la ville de tout le monde, envoyait ses enfants dans les écoles de tout le monde, fréquentait les bars et les salons de coiffure de tout le monde, et surtout fréquentait les usines et les ateliers de ses travailleurs, connaissait le travail parce qu'il connaissait les travailleurs et travaillait souvent avec eux, partageant odeurs et blessures. Lorsque cette auto-ségrégation concerne également les élites politiques appelées à gouverner, les dégâts sont encore plus importants. Car elles finissent par perdre des compétences essentielles dans les matières sur lesquelles elles sont censées légiférer.
Prenons, pour exemple important, la question de la pauvreté. Dans l'imagination de nos gouvernants, parmi les quelques millions de citoyens qui reçoivent en moyenne environ 500 euros par mois au titre du revenu citoyen, il y aurait une proportion importante de coupables, c'est-à-dire de personnes qui pourraient travailler et qui, paresseuses et fainéantes, préfèrent le canapé au travail. En examinant les données, on se demande d'où vient cette croyance aussi forte qu'un dogme religieux. Ceux qui connaissent au moins une partie des familles bénéficiaires du revenu de citoyen savent très bien que si ces personnes ne travaillent pas, c'est presque toujours à cause d'un problème grave, et qu'une forme de pauvreté consiste aussi à mener une vie au rabais qui amène à préférer le canapé au travail.
Mais la distance entre les dirigeants et les vrais pauvres est un problème majeur de la démocratie. Trop d'hommes politiques parlent des pauvres dans l'abstrait, sans les avoir jamais vus, sans leur avoir parlé. Ils font donc des lois pour des pauvres imaginaires et finissent par perdre le contact avec les vrais pauvres qui, pour cette raison aussi, deviennent les laissés-pour-compte de la société. Sans une nouvelle compétence de la politique et des politiciens qui doivent retourner à l'école de la rue et des pauvres, la distance entre la vie et les gouvernants ne peut que s'accroître inexorablement.
Crédits photos: © Giuliano Dinon / MSA Archives
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publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le 06/01/2023
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de Luigino Bruni
publié sur Il Messaggero di Sant'Antonio d’avril 2021
La Bible pourrait aussi se raconter à travers ses monnaies. A partir des quatre cents sicles d’argent payés par Abraham pour acheter aux Hitites la tombe de sa femme Sarah, le premier contrat monétaire dont on ait trace dans la Bible (Gen 23). Toujours dans le livre de la Genèse, le mot profit (bècà), emprunté au lexique commercial de l’époque, fait son apparition dans l’épisode de la vente de Joseph par ses frères : « Quel profit y aurait-il à tuer notre frère ? ». Ainsi, après l’avoir jeté dans une citerne, les frères écoutèrent Juda et « vendirent Joseph pour vingt sicles d’argent » (Gen 37, 28) à des marchands en route vers l’Égypte.
[fulltext] =>Des frères qui vendent un frère, et des marchands qui l'achètent. Le profit des marchands entre immédiatement en conflit avec la valeur de la fraternité. Vingt sicles c’était le prix d'un esclave ou d'une paire de sandales (Amos), vingt fois moins que les quatre cents sicles d'Abraham. Cette somme dérisoire versée pour un frère dit le mépris de la vie et de la fraternité. Joseph, ensuite (chap. 37), donnera à son jeune frère Benjamin 300 sicles, soit douze fois plus que le prix payé pour sa vente, un don dépassant douze fois le bénéfice. Cette entrée du profit dans la Bible pourrait suffire à comprendre l'origine de l'ambivalence de l'argent dans l'humanisme biblique. Le christianisme a donc repris et développé cette ambivalence, à partir des Évangiles eux-mêmes, où les pièces de monnaie abondent, présentes dans des textes décisifs, de la drachme perdue à l'ouvrier de la dernière heure, sans oublier les dettes et les débiteurs présents jusque dans le Notre Père.
Jésus expulse les changeurs du temple de Jérusalem, présente la religion de l'argent ("Mammon") comme une alternative à la sienne ; mais ensuite Luc nous raconte une parabole, celle des talents - considérée, entre autres, parmi les rares probablement racontées par le Jésus historique -, où la logique du Royaume des Cieux est confiée à deux « procureurs » loués parce qu'ils ont investi l'argent reçu, tandis que le troisième se voit reprocher d'être paresseux et avare. Mais les deniers les plus célèbres de la Bible chrétienne sont sans aucun doute les trente de Judas. L'évangile de Jean nous montre Judas réprimandant la femme de Béthanie qui avait gaspillé de l'huile sur Jésus : « Pourquoi n'as-tu pas vendu ce parfum trois cents deniers pour les donner aux pauvres ? » (12,5). Pour nous dire que Judas en plus d'être un traître était aussi un mauvais commerçant, pour avoir vendu pour quelques deniers le Christ, qui avait une valeur immense.
Mais la présence de l'argent dans l'Évangile ne s'arrête pas là. Il y a aussi les deux deniers que le bon Samaritain paie à l'aubergiste, en ajoutant cette belle phrase : « Prends soin de lui ». (Lc 10, 35). Ces deux deniers payés pour les soins nous apprennent beaucoup de choses. Le Samaritain aurait pu invoquer sa propre gratuité pour l'aubergiste également, mais il ne le fait pas : il le paie, et reconnaît ainsi la valeur de son travail de soins. Alors payer un prix peut être un bon outil pour les soins. Ce n'est pas seulement le don gratuit qui est le bon langage des soins. En même temps, le contrat avec l'aubergiste est pleinement chrétien et humain car il est précédé par les soins différents et gratuits du Samaritain, qui, par un « mouvement des entrailles », prend soin de la victime qui est tombée sous les coups des brigands. Aujourd'hui, les soins ne manquent pas d'être payés, mais ils le sont toujours trop peu, car ils ne sont pas valorisés socialement. De la révolution des soins opérée par le covid, nous sortirons en payant mieux les soins eux-mêmes (et donc les femmes, qui sont souvent celles qui s'y consacrent), et en réapprenant à nous pencher sur les victimes, parce que nous sommes encore capables de sentir nos entrailles remuer devant la douleur du monde.
Credits Foto: © Giuliano Dinon / Archivio MSA
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de Luigino Bruni
publié sur Il Messaggero di Sant'Antonio d’avril 2021
La Bible pourrait aussi se raconter à travers ses monnaies. A partir des quatre cents sicles d’argent payés par Abraham pour acheter aux Hitites la tombe de sa femme Sarah, le premier contrat monétaire dont on ait trace dans la Bible (Gen 23). Toujours dans le livre de la Genèse, le mot profit (bècà), emprunté au lexique commercial de l’époque, fait son apparition dans l’épisode de la vente de Joseph par ses frères : « Quel profit y aurait-il à tuer notre frère ? ». Ainsi, après l’avoir jeté dans une citerne, les frères écoutèrent Juda et « vendirent Joseph pour vingt sicles d’argent » (Gen 37, 28) à des marchands en route vers l’Égypte.
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