Messaggero di S. Antonio

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La piété populaire est un immense exercice collectif de subversion, notamment de la part des femmes. Elle est, à sa manière, un formidable hymne à la vie, la réponse du peuple aux fausses idées théologiques.

par Luigino Bruni

publié dans le Messaggero di Sant'Antonio le 10/06/2024

« À la tête de tout, il y a Dieu, maître du ciel. Tout le monde le sait. Vient ensuite le prince Torlonia, maître de la terre. Puis viennent les gardes du prince. Puis viennent les chiens des gardes du prince. Puis, plus rien. Puis, toujours rien. Puis, toujours rien. Puis viennent les rustres. Et on peut dire que c'est fini. » Il s'agit d'une phrase célèbre de l'introduction de Fontamara d'Ignazio Silone, l'un des romans les plus beaux et les plus importants de l'Italie du XXe siècle. Cafone est un mot que Silone a utilisé dans un sens différent du sens courant. C'était le nom des paysans de la plaine du Fucino et, en général, un nom par lequel l'écrivain désignait les opprimés et les oubliés de la terre. Un mot de douleur, certes, mais jamais utilisé par Silone dans un sens péjoratif, de manière à susciter la honte. Et pourtant, la douleur est encore aujourd'hui une cause de honte, surtout chez les pauvres. Ma famille a connu la pauvreté. Mes grands-parents l'ont connue et son vivant écho est parvenu jusqu'à moi. C'est de cet écho que viennent mes paroles sur la pauvreté, sur l'économie, sur la théologie.

La théologie catholique des siècles passés (celle de la Contre-Réforme) n'a pas aidé les pauvres. L'Évangile les a aidés, parfois même l'Église. Mais ce qui a vraiment aidé les pauvres, c'est la piété populaire : ces statues de la Vierge et des saints qui, pour les pauvres, pour les femmes surtout, étaient les seuls compagnons d'infortune (saints martyrs, madones éplorées...) vers lesquels ils pouvaient se tourner avec la certitude d'être vraiment compris. Mais la théologie ne les a pas aidées, elle n'a fait qu'empirer leur vie. L'idée non évangélique d'un Dieu qui savoure la souffrance humaine en vue du paradis, d'un Dieu-Père qui a même voulu la crucifixion de son fils pour nous sauver (nous sauver de quoi ?). Au lieu de cela, les pauvres ont tout fait pour que leurs enfants ne soient pas crucifiés et ont ainsi fait naître dans leur cœur un autre Dieu, le Dieu de la piété. La piété populaire était un immense exercice collectif de subversion, notamment de la part des femmes. Elle fut, à sa manière, un formidable hymne à la vie, la réponse populaire à la méconnaissance théologique. La piété populaire - celle des pèlerinages, des processions, des prières latines réinventées... - fut la réponse populaire à la Contre-Réforme, la réponse révolutionnaire et douce des femmes à la religion des théologiens et à leur dieu imaginaire.

Les pauvres ne pouvaient pas lire les livres de prières et n'avaient pas l'argent pour les acheter. Ainsi, par une folle arnaque de la Providence, qui est toujours du côté des pauvres, le peuple du peuple, les femmes surtout, étaient protégés de leur analphabétisme. La piété populaire fut un grand espace de liberté féminine, dans un monde qui restait pour elles une expérience de servitude. A l'église, elles faisaient semblant de répondre aux jaculatoires des prêtres, mais d'autres mots sortaient de leur bouche, chuchotés. Et surtout, elles pleuraient. Elles priaient avec des larmes, avec des baisers et avec leurs mains : de merveilleuses prières silencieuses, des mains noueuses et usées qui savaient pourtant faire de merveilleuses caresses et embrasser les statues des saints, de la Madone, des anges et des petits enfants. Des caresses et des baisers qu'à la maison ces femmes ne recevaient de personne, à l'église elles les donnaient sans cesse au Christ et aux saints, et elles nous ont vraiment sauvés. La foi catholique est encore vivante, bien que très malade, grâce à ces femmes qui l'ont humanisée par leur piété, qui l'ont sauvée par leur transgression : « Dans la vie chrétienne, la piété ne coïncide ni avec l'ascétisme, ni avec le mysticisme, ni même avec la dévotion ou les dévotions : elle coïncide avec la "Charité", qui est l'Archive de l'amour de Dieu.» (Don Giuseppe de Luca).

Credits foto: © Giuliano Dinon / Archivio MSA

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par Luigino Bruni

publié dans le Messaggero di Sant'Antonio le 10/06/2024

« À la tête de tout, il y a Dieu, maître du ciel. Tout le monde le sait. Vient ensuite le prince Torlonia, maître de la terre. Puis viennent les gardes du prince. Puis viennent les chiens des gardes du prince. Puis, plus rien. Puis, toujours rien. Puis, toujours rien. Puis viennent les rustres. Et on peut dire que c'est fini. » Il s'agit d'une phrase célèbre de l'introduction de Fontamara d'Ignazio Silone, l'un des romans les plus beaux et les plus importants de l'Italie du XXe siècle. Cafone est un mot que Silone a utilisé dans un sens différent du sens courant. C'était le nom des paysans de la plaine du Fucino et, en général, un nom par lequel l'écrivain désignait les opprimés et les oubliés de la terre. Un mot de douleur, certes, mais jamais utilisé par Silone dans un sens péjoratif, de manière à susciter la honte. Et pourtant, la douleur est encore aujourd'hui une cause de honte, surtout chez les pauvres. Ma famille a connu la pauvreté. Mes grands-parents l'ont connue et son vivant écho est parvenu jusqu'à moi. C'est de cet écho que viennent mes paroles sur la pauvreté, sur l'économie, sur la théologie.

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Les pauvres ne pouvaient pas lire les livres de prières et n'avaient pas l'argent pour les acheter. Ainsi, par une folle arnaque de la Providence, qui est toujours du côté des pauvres, le peuple du peuple, les femmes surtout, étaient protégés de leur analphabétisme. La piété populaire fut un grand espace de liberté féminine, dans un monde qui restait pour elles une expérience de servitude. A l'église, elles faisaient semblant de répondre aux jaculatoires des prêtres, mais d'autres mots sortaient de leur bouche, chuchotés. Et surtout, elles pleuraient. Elles priaient avec des larmes, avec des baisers et avec leurs mains : de merveilleuses prières silencieuses, des mains noueuses et usées qui savaient pourtant faire de merveilleuses caresses et embrasser les statues des saints, de la Madone, des anges et des petits enfants. Des caresses et des baisers qu'à la maison ces femmes ne recevaient de personne, à l'église elles les donnaient sans cesse au Christ et aux saints, et elles nous ont vraiment sauvés. La foi catholique est encore vivante, bien que très malade, grâce à ces femmes qui l'ont humanisée par leur piété, qui l'ont sauvée par leur transgression : « Dans la vie chrétienne, la piété ne coïncide ni avec l'ascétisme, ni avec le mysticisme, ni même avec la dévotion ou les dévotions : elle coïncide avec la "Charité", qui est l'Archive de l'amour de Dieu.» (Don Giuseppe de Luca).

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La liberté de dévotion

La liberté de dévotion

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Si les écoles commencent à établir une distinction entre élèves leaders et élèves suiveurs, elles sapent l'un des piliers de l'éducation : la réduction des inégalités naturelles et sociales dans la salle de classe pour créer la citoyenneté commune essentielle à tout pacte social.

par Luigino Bruni

publié dans Messaggero di Sant'Antonio le 04/05/2024

Leadership est devenu un mot sacré dans la nouvelle religion du capitalisme. Il est invoqué partout. Même les instances ecclésiales - où l'on rencontre des cours sur le leadership de Jésus, de saint Benoît et même de saint François - sont fascinées par ce mot. Bien que le fondateur du christianisme ait dit : « Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres (cad leader), car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. » (Mt 23, 10), et qu'il ait ensuite construit tout l'humanisme chrétien autour du concept de disciple, qui est l'exact opposé du leadership. Et pourtant, si l’usage d’adjectifs comme inclusif, aimable, communautaire se multiplie, le substantif leadership n'est jamais remis en cause.

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Les raisons de l'émergence de ce nouveau dogme sont multiples, mais à la base, il y a une nouvelle grande fragilité relationnelle et émotionnelle des travailleurs et des managers, dans un monde qui ne sait plus travailler ensemble. Ainsi, d'un côté, on critique le patriarcat et tout l'humanisme de ce monde hiérarchique, et de l'autre, on construit une culture de leadership qui, à bien des égards, est plus patriarcale que le patriarcat (Il est frappant de constater que le mouvement féministe n'a pas encore réalisé à quel point le machisme est ancré dans l'idée de leadership).

Un phénomène récent et inquiétant, qui indique la direction que prend ce nouvel humanisme commercial, concerne le monde de l'école. J'ai été frappée par les récits de deux collègues féminines sur les conversations qu'elles ont eues avec les enseignants de leurs fils et de leurs filles. Ces enseignants répétaient, avec des mots semblables, le même concept : « Votre fille, votre fils, a toutes les caractéristiques pour devenir un leader de la classe, mais nous ne sommes pas sûrs qu'elle (ou qu’il) y parviendra, parce qu'il y a d'autres élèves avec lesquels il (ou elle) est en concurrence : vous devez l'aider à la maison à renforcer ses compétences en matière de leadership. »

Je pensais que ces arguments ne touchaient que le monde universitaire, mais les propos rapportés concernent plutôt l'école secondaire, où la culture d'entreprise fait son entrée en force (peut-être arrivera-t-elle également bientôt dans les écoles primaires). Le triste changement de nom du Ministère de l'Instruction (devenu aussi celui "du mérite") avait déjà signalé une inflexion dans la culture éducative du pays, car la méritocratie et le leadership sont les deux faces d'une même médaille : le leader est différent de l'ancien "manager" ou "chef de bureau", notamment parce qu'il mérite d'être suivi par ses "employés", qui sont devenus des "followers (suiveurs)" (attention au langage utilisé par les réseaux sociaux à ce sujet).

Mais si l'école commence à distinguer et à séparer les élèves en leaders et en suiveurs, elle sape dans ses fondements l'un des piliers de l'éducation des enfants et des jeunes : la réduction des inégalités naturelles et sociales dans la salle de classe pour créer la citoyenneté commune essentielle à tout pacte social. En classe, les jeunes doivent apprendre à être les camarades de tous, car la fraternité citoyenne commence dès l'école. Il existe déjà des mécanismes de différenciation des "mérites" scolaires, ce sont les évaluations et les notes, et chacun dans la classe sait qui sont les meilleurs et qui sont les moins bons ou qui sont ceux qui excellent dans d'autres matières. Si, en revanche, à ces inévitables inégalités de talents et de chances, nous commençons à ajouter les compétences de leadership que seuls quelques-uns possèdent, les écarts se creuseront de plus en plus jusqu'à ce qu'ils détruisent la coexistence sociale.

L'aspect le plus néfaste de ce credo idéologique et commercial est qu'il se présente comme inoffensif, et donc acceptée sans coup férir par les enseignants et les familles. Il est nécessaire que tout le monde se penche à nouveau sur ce qui se passe dans le monde de l'éducation.

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Si les écoles commencent à établir une distinction entre élèves leaders et élèves suiveurs, elles sapent l'un des piliers de l'éducation : la réduction des inégalités naturelles et sociales dans la salle de classe pour créer la citoyenneté commune essentielle à tout pacte social.

par Luigino Bruni

publié dans Messaggero di Sant'Antonio le 04/05/2024

Leadership est devenu un mot sacré dans la nouvelle religion du capitalisme. Il est invoqué partout. Même les instances ecclésiales - où l'on rencontre des cours sur le leadership de Jésus, de saint Benoît et même de saint François - sont fascinées par ce mot. Bien que le fondateur du christianisme ait dit : « Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres (cad leader), car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. » (Mt 23, 10), et qu'il ait ensuite construit tout l'humanisme chrétien autour du concept de disciple, qui est l'exact opposé du leadership. Et pourtant, si l’usage d’adjectifs comme inclusif, aimable, communautaire se multiplie, le substantif leadership n'est jamais remis en cause.

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Si le leadership entre à l'école

Si le leadership entre à l'école

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Pendant de nombreuses années, nous avons consommé les capitaux issus de la nature, des vertus civiles et spirituelles comme s'ils étaient infinis. Que faire maintenant que ces capitaux s'épuisent réellement ?

par Luigino Bruni

publié dans Messaggero di Sant'Antonio le 06/04/2024

L'économie a pensé pendant des siècles que la richesse était liée à la possession de capitaux. Les palais, les mines et surtout l'or étaient considérés comme la véritable richesse des familles, des villes ou des États. La politique économique n'avait donc qu'une seule direction : augmenter l'or dans les coffres et tout faire pour qu'il en sorte le moins possible. Puis, au milieu du XVIIIe siècle, l'école française des "physiocrates" a opéré un changement radical, en nous disant que la richesse la plus importante était au contraire une autre : le flux annuel de revenus que les capitaux génèrent. C'est ainsi qu'est né le concept de PIB, le produit intérieur brut, qui n'est devenu opérationnel qu'au début du XXe siècle avec le développement des techniques de comptabilité nationale.

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Avec la naissance de l'économie moderne, on a donc commencé à mesurer des flux, et non plus des stocks ou des capitaux. On savait que les flux, que les revenus, provenaient de capitaux de natures diverses - financière, humaine, sociale... - mais ils restaient à l'arrière-plan de la théorie économique et donc des évaluations. Et c'est ainsi que, jour après jour, les capitaux qui n'étaient plus pris en compte par la théorie économique et la politique ont commencé à se dégrader. Nous les avons consommés, en partie parce qu'au début du développement économique capitaliste, ils étaient très abondants (en particulier le capital environnemental et communautaire), de sorte que les réserves de leurs stocks semblaient presque infinies. Ce n'est qu'à la fin du deuxième millénaire que nous avons commencé à nous rendre compte que ces capitaux étaient réellement en train de s'épuiser.

Le premier capital dont nous constatons (presque) tous la grave détérioration est le capital environnemental. La terre, utilisée comme une ressource à exploiter sans réciprocité, pousse un cri, repris par une jeune fille (Greta) et un homme d’expérience (François), mais beaucoup moins par le monde de l'économie et de la politique. Le marché, fondé sur l'avantage mutuel, n'a pas inclus dans cette mutualité d'avantages ceux de la terre, des animaux et des autres espèces dans le calcul des coûts et des bénéfices, et la réciprocité entre les humains s'est développée au détriment des autres formes de vie, un choix contraire à l'éthique, mais aussi malavisé et stupide à bien des égards.

Le capital naturel n'est cependant pas le seul en voie de disparition. Les réserves d’un autre "stock" que le capitalisme est en train de consommer, sont celles qui relèvent des vertus civiles et de la capacité d'être au monde. Les jeunes travailleurs arrivent dans les entreprises de moins en moins équipés de ce capital éthique fait de résilience émotionnelle, de capacité à gérer les conflits, à coopérer, parce que toutes ces compétences ont été gérées dans des codes éthiques et narratifs qui se sont presque épuisés au 20ème siècle. Il en résulte, d'une part, l'inconfort des jeunes travailleurs à s'intégrer dans nos organisations productives - le grave phénomène des "grandes démissions" de millions de travailleurs après le covid en est un signe - et, d'autre part, la prolifération inquiétante d'une forêt de consultants (coachs, conseillers, psychologues du travail, gestionnaires du bien-être, etc.) qui devraient créer en interne ces vertus et compétences des travailleurs qui ne viennent plus de l'extérieur (famille, églises, communauté...).

Que faire ? D'abord, en parler davantage. Ensuite, commencer à mesurer le capital, et pas seulement le PIB, qui augmente avec les guerres, les jeux d'argent et le malaise des gens. Lancer une nouvelle manière d’évaluer le "compte de capital" pour surveiller l’état de santé de ce qui reste des vertus climatiques et civiles, de l'éthique publique, de l'héritage moral et spirituel qui a permis les miracles économiques et civils du 20e siècle.

 Credits foto: © Giuliano Dinon / Archivio MSA

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Pendant de nombreuses années, nous avons consommé les capitaux issus de la nature, des vertus civiles et spirituelles comme s'ils étaient infinis. Que faire maintenant que ces capitaux s'épuisent réellement ?

par Luigino Bruni

publié dans Messaggero di Sant'Antonio le 06/04/2024

L'économie a pensé pendant des siècles que la richesse était liée à la possession de capitaux. Les palais, les mines et surtout l'or étaient considérés comme la véritable richesse des familles, des villes ou des États. La politique économique n'avait donc qu'une seule direction : augmenter l'or dans les coffres et tout faire pour qu'il en sorte le moins possible. Puis, au milieu du XVIIIe siècle, l'école française des "physiocrates" a opéré un changement radical, en nous disant que la richesse la plus importante était au contraire une autre : le flux annuel de revenus que les capitaux génèrent. C'est ainsi qu'est né le concept de PIB, le produit intérieur brut, qui n'est devenu opérationnel qu'au début du XXe siècle avec le développement des techniques de comptabilité nationale.

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Revoyons l’évaluation des capitaux

Revoyons l’évaluation des capitaux

Pendant de nombreuses années, nous avons consommé les capitaux issus de la nature, des vertus civiles et spirituelles comme s'ils étaient infinis. Que faire maintenant que ces capitaux s'épuisent réellement ? par Luigino Bruni publié dans Messaggero di Sant'Antonio le 06/04/2024 L'économie...
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Nous devons trouver ensemble une nouvelle relation avec la terre. Nous l'avons utilisée pour en tirer nos ressources, sans nous rendre compte qu'elle avait besoin de notre réciprocité. Écoutons le cri des paysans et changeons rapidement nos modes de vie.

par Luigino Bruni

publié dans le Messaggero di Sant'Antonio le 06/03/2024

Les manifestations des agriculteurs avec leurs tracteurs peuvent nous apprendre beaucoup de choses, qui ne sont pas toujours mises en avant dans le débat public. Nous avons sous-estimé la dimension conflictuelle de la transition écologique. Les nombreux dégâts que nous avons causés au cours du siècle dernier envers la planète et la terre ne disparaissent pas d'eux-mêmes. Ils nécessitent beaucoup de travail, d'engagement, de coûts et génèrent parfois de nouveaux conflits. De nouvelles "luttes de classes" émergent, différentes de celles d'hier, mais non moins importantes et préoccupantes. La terre a toujours été sous-estimée par l'économie et la politique. Depuis que l'économie moderne, aux XVIIe et XVIIIe siècles, a commencé à se considérer comme une science, elle n'a jamais pensé que le monde végétal, ni le monde biologique, pouvaient lui offrir des outils et des catégories pour penser les interactions économiques. Puis, à la fin du XIXe siècle, la terre a complètement disparu de la scène, générant son éclipse dans la science économique qui a duré jusqu'à il y a quelques années, lorsque l'explosion de la crise environnementale mondiale y a mis fin de manière traumatisante. Nous avons ainsi donné naissance à une théorie et à une pratique économiques incapables de voir la terre et ses besoins, et nous l'avons détériorée.

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Le désintérêt général de l'économie et de la politique à l'égard de la terre a donc des racines anciennes et profondes. L'Église catholique, en revanche, a fait preuve d'une grande attention à l'égard de la terre et des agriculteurs au cours des siècles passés. Benoît XIII, Vincenzo Maria Orsini (1649-1730), originaire de Gravina di Puglia, était surnommé "l'agriculteur de Dieu" en raison de son travail inlassable pour promouvoir les "Monts frumentaires", de véritables banques de céréales dont la "monnaie" était le blé : les prêts étaient contractés en céréales, qui étaient ensuite restituées en céréales. En 1861, rien qu'en Italie du Sud et dans les îles, on comptait plus de mille "Monts frumentaires" (plus de trois cents en Sardaigne), fondés d'abord par les frères capucins, puis par de nombreux évêques. Un véritable patrimoine civil et économique, délaissé en raison des mauvais choix du gouvernement du nouvel État unitaire. Dans ces siècles difficiles de la Contre-Réforme, l'Église a su comprendre où se situaient les vrais besoins des populations rurales et a réalisé des œuvres d’avant-garde.

Il est frappant de constater qu'aujourd'hui, ce dernier conflit des agriculteurs est apparu entre les besoins d'une terre blessée et ceux qui vivent des fruits de cette même terre. Une relation prédatrice avec la terre l'a détériorée et appauvrie. Cet appauvrissement a rendu la vie plus difficile aux paysans et aux agriculteurs qui n'avaient contribué que pour une petite part aux dégâts, principalement dus à l'industrie et à la consommation de masse. Mais aujourd'hui, ce sont précisément les agriculteurs qui cultivent cette terre malade qui sont appelés à changer (à leurs frais) de techniques de production pour ne pas continuer à appauvrir la terre épuisée. Il y a là un conflit paradoxal entre les victimes d'hier et les bourreaux potentiels de demain, les gardiens de la terre qui se sentent traités comme ses assassins. Et ils ne le supporteront pas. Et nous les comprenons. Nous devons tous ensemble trouver une nouvelle relation avec la terre. Nous l'avons utilisée pour en tirer nos ressources, sans comprendre qu'elle avait besoin de notre réciprocité. Nous n'avons pas été des gardiens, mais des prédateurs. Écoutons le cri des paysans, et changeons vite nos modes de vie.


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Nous devons trouver ensemble une nouvelle relation avec la terre. Nous l'avons utilisée pour en tirer nos ressources, sans nous rendre compte qu'elle avait besoin de notre réciprocité. Écoutons le cri des paysans et changeons rapidement nos modes de vie.

par Luigino Bruni

publié dans le Messaggero di Sant'Antonio le 06/03/2024

Les manifestations des agriculteurs avec leurs tracteurs peuvent nous apprendre beaucoup de choses, qui ne sont pas toujours mises en avant dans le débat public. Nous avons sous-estimé la dimension conflictuelle de la transition écologique. Les nombreux dégâts que nous avons causés au cours du siècle dernier envers la planète et la terre ne disparaissent pas d'eux-mêmes. Ils nécessitent beaucoup de travail, d'engagement, de coûts et génèrent parfois de nouveaux conflits. De nouvelles "luttes de classes" émergent, différentes de celles d'hier, mais non moins importantes et préoccupantes. La terre a toujours été sous-estimée par l'économie et la politique. Depuis que l'économie moderne, aux XVIIe et XVIIIe siècles, a commencé à se considérer comme une science, elle n'a jamais pensé que le monde végétal, ni le monde biologique, pouvaient lui offrir des outils et des catégories pour penser les interactions économiques. Puis, à la fin du XIXe siècle, la terre a complètement disparu de la scène, générant son éclipse dans la science économique qui a duré jusqu'à il y a quelques années, lorsque l'explosion de la crise environnementale mondiale y a mis fin de manière traumatisante. Nous avons ainsi donné naissance à une théorie et à une pratique économiques incapables de voir la terre et ses besoins, et nous l'avons détériorée.

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Écoutons le cri des agriculteurs

Écoutons le cri des agriculteurs

Nous devons trouver ensemble une nouvelle relation avec la terre. Nous l'avons utilisée pour en tirer nos ressources, sans nous rendre compte qu'elle avait besoin de notre réciprocité. Écoutons le cri des paysans et changeons rapidement nos modes de vie. par Luigino Bruni publié dans le Messagg...
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Si nous n'apprenons pas à la maison, et dans les premières années de la vie, la valeur de la gratuité, à l'âge adulte, nous ne serons motivés que par l'argent et nous ne serons pas de bons travailleurs. Laissons les primes et les rémunérations aux adultes et protégeons nos enfants contre l'emprise de l'argent.

par Luigino Bruni

publié le 04/02/2024 dans Il Messaggero di Sant'Antonio

L'argent de poche est un sujet controversé, et ce à bien des égards. Il s'agit souvent d'une expression qui regroupe des pratiques très différentes. Au sens strict, l'argent de poche est une somme d'argent - hebdomadaire ou mensuelle - que les parents remettent à un enfant qui n'a pas de revenus propres, afin qu'il puisse l'utiliser pour ses dépenses ordinaires. En général, l'argent de poche concerne les adolescents ou les préadolescents, pas les enfants ni les étudiants. Une deuxième confusion concerne l'assimilation de l'argent de poche aux compensations monétaires des divers « petits services » que rendent les enfants. Car donner quelques euros par semaine comme argent de poche ne revient pas à créer une sorte de marché familial où les différents services domestiques font l’objet d’une rétribution : 3 euros pour débarrasser la table, 4 euros pour faire la vaisselle, etc. Ces deux pratiques - argent de poche et compensation financière - peuvent coexister dans la famille, mais l'une peut aussi exister sans l'autre, et vice versa.

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Dans notre culture dominée et obsédée par le business, la culture de l'argent de poche et/ou des récompenses monétaires recueille toujours de nouveaux soutiens, c'est le nouveau catéchisme des enfants de la nouvelle religion capitaliste. Les psychologues, les experts en dynamique familiale, les économistes, les journalistes et tous les autres inventent chaque jour de nouvelles raisons pour étendre l'utilisation de la logique économique à l'intérieur de la maison. Car, disent-ils, cela responsabilise les enfants, ils apprennent à manier l'argent, ils en comprennent la valeur, et ils commencent ainsi à s’insérer à temps dans le marché qui les attend à l'âge adulte.

Comme vous l'avez peut-être déjà deviné, je suis très opposé aux compensations monétaires lorsqu’on a à faire à des adolescents (et encore plus avec les enfants) et je suis également opposé à l'argent de poche. Parce que ces deux pratiques créent une mentalité économique prématurée et du contexte, et parce que la famille est le lieu où d'autres valeurs (non monétaires) doivent également être apprises pour gérer l'argent, le marché et bien travailler demain. La compensation financière - c'est-à-dire l'association d'un contrat monétaire à chaque service - crée chez les enfants l'idée que la motivation ou la raison d'effectuer un travail est l'argent et non le travail lui-même. Si je suis payé pour faire le lit, je commence à penser que faire le lit n'a pas de raison en soi, mais que c’est l'argent qui motive ce service.

J'oublie ainsi que le lit doit être remis en état, car le fait d'être fait avant d'aller à l'école a une valeur en soi, qui n'a rien à voir avec l'argent. Ce qui est différent, c'est l'utilisation de récompenses – qui, de préférence, ne soient pas monétaires (mais il peut y avoir des exceptions). Celles-ci ne sont pas systématiques (elles ne sont pas toujours là), elles viennent occasionnellement renforcer la motivation personnelle, dire "bravo", mais elles ne sont pas la raison d'être serviable. De plus, une fois l'argent introduit dans les relations familiales, il est très difficile, voire impossible, de s’en passer pour obtenir les mêmes résultats ; en outre, la récompense financière a tendance à contaminer les domaines voisins (du lit, on passe à la vaisselle, au chien, aux devoirs...).

Si nous n'apprenons pas à la maison, et dans les premières années de la vie, la valeur de la gratuité, c'est-à-dire la valeur infinie du travail bien fait, à l'âge adulte nous ne serons motivés que par l'argent et nous ne serons pas de bons travailleurs. Et c'est vraiment un programme de vie trop triste, car il nous manquera la dimension la plus importante de la vie : la liberté, y compris par rapport aux aspects financiers, pour pouvoir faire des choix justes et bons. C'est la gratuité qui fonde aussi la valeur de l'argent, mais à l’âge adulte. Il y a beaucoup de choses plus importantes à faire et à apprendre à la maison. Laissons les primes et les salaires aux grands, et protégeons nos petits contre l'emprise de l'argent.

 

Credits foto: © Giuliano Dinon / Archivio MSA

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par Luigino Bruni

publié le 04/02/2024 dans Il Messaggero di Sant'Antonio

L'argent de poche est un sujet controversé, et ce à bien des égards. Il s'agit souvent d'une expression qui regroupe des pratiques très différentes. Au sens strict, l'argent de poche est une somme d'argent - hebdomadaire ou mensuelle - que les parents remettent à un enfant qui n'a pas de revenus propres, afin qu'il puisse l'utiliser pour ses dépenses ordinaires. En général, l'argent de poche concerne les adolescents ou les préadolescents, pas les enfants ni les étudiants. Une deuxième confusion concerne l'assimilation de l'argent de poche aux compensations monétaires des divers « petits services » que rendent les enfants. Car donner quelques euros par semaine comme argent de poche ne revient pas à créer une sorte de marché familial où les différents services domestiques font l’objet d’une rétribution : 3 euros pour débarrasser la table, 4 euros pour faire la vaisselle, etc. Ces deux pratiques - argent de poche et compensation financière - peuvent coexister dans la famille, mais l'une peut aussi exister sans l'autre, et vice versa.

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Argent de poche, récompenses etc.

Argent de poche, récompenses etc.

Si nous n'apprenons pas à la maison, et dans les premières années de la vie, la valeur de la gratuité, à l'âge adulte, nous ne serons motivés que par l'argent et nous ne serons pas de bons travailleurs. Laissons les primes et les rémunérations aux adultes et protégeons nos enfants contre l'emprise d...
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L'entrepreneur, honnête et intègre, souffre aujourd'hui d'être confondu avec le spéculateur, parce que trop d'entrepreneurs se sont transformés, parfois malgré eux, en spéculateurs, dévorés par le syndrome de la rente. Il est temps de le voir et de le dire.

par Luigino Bruni

publié le 04/01/2024 dans Il Messaggero di Sant'Antonio

L'économie a toujours été le résultat d'une tension, ou d'un conflit, entre les profits et les rentes, c'est-à-dire entre ceux qui, pour gagner, doivent produire de nouveaux revenus dans le temps présent, et ceux qui gagnent aujourd'hui des richesses accumulées hier et par les générations passées. Les entrepreneurs vivent de profits, les spéculateurs de rentes. La critique radicale de l'usure que nous trouvons dans la Bible et dans l'Évangile (de Luc) trouve son origine dans une profonde aversion pour les rentes. L'usure, dans un monde essentiellement statique comme l'était l'ancien, est en fait une forme de rente, c'est-à-dire un revenu qui découle du simple fait de détenir un pouvoir sur un support fondamental (l'argent). Il n'y a pas de travail derrière l'usure, seulement du pouvoir et des privilèges. La critique de l'usure a traversé tout le Moyen-Âge et la Contre-Réforme, car elle était liée à la critique de la rente par l'Église, alors que les ecclésiastiques eux-mêmes faisaient partie de la classe lucrative ; une des nombreuses contradictions de l'histoire, et aussi une des raisons de l'inefficacité de la lutte de l'Église contre l'usure, lutte qui coexistait avec les privilèges, y compris politiques, accordés aux banquiers-usuriers des papes.

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La tension entre revenu et profit est également un axe fondamental pour comprendre notre société. La critique marxiste a déplacé la critique sociale vers le conflit entre capitalistes et ouvriers et a expliqué beaucoup de choses sur la société industrielle. Mais avec l'économie post-industrielle et la diminution de l'importance de la grande usine, nous sommes revenus à l'ancien conflit fondamental entre les rentes et les profits, c'est-à-dire entre les entrepreneurs et les rentiers. Ceux qui continuent à penser aujourd'hui que le conflit fondamental de notre capitalisme réside entre entrepreneurs et travailleurs manquent la cible, car ils oublient que le vrai et grand conflit se situe entre les rentes et toutes les autres formes de revenus (y compris les salaires des travailleurs). La croissance des rentes écrase à la fois les profits des entrepreneurs et les salaires des travailleurs : « Ensuite vient une autre sous-distinction des classes sociales, modelée sur la distinction entre capital productif et improductif : celle des capitalistes productifs, exclusivement dédiés à l'industrie, et celle des improductifs, des banquiers qui n'augmentent pas la richesse sociale, mais spéculent sur les valeurs, formant leur revenu en prélevant sur les revenus d'autrui. » (A. Loria, La sintesi economica, 1910, p. 211).

Mais où s'exprime aujourd'hui le conflit entre revenu et bénéfice ? Dans de nombreux endroits. Le premier qui vient à l'esprit est la grande finance spéculative, les grands fonds d'investissement qui se substituent aux entrepreneurs dans la propriété et le contrôle de leurs entreprises, vendues, dans les années difficiles que nous avons vécues, aux offres irrésistibles de fonds anonymes, sans visage et souvent sans âme. La fiscalité renforce la dictature de la rente, car les politiques taxent trop peu la rente par rapport au travail. Aujourd'hui, une nouvelle forme de rente sous-évaluée est le consulting. En effet, le consulting des grandes entreprises mondiales est une taxe sur les entrepreneurs, car la dépendance (addiction) savamment créée ces dernières années (l'autonomie des entreprises est devenue quasi nulle), fait qu'une grande partie des bénéfices se retrouve dans les différentes formes de consulting présentées comme essentielles et nécessaires. Et comme toutes les formes de dépendance, elles exigent que la dose de dépendance augmente chaque jour. L'entrepreneur, honnête et intègre, souffre aujourd'hui d'être confondu avec le spéculateur, parce que trop d'entrepreneurs se sont transformés, parfois malgré eux, en spéculateurs, dévorés par le syndrome de la rente. Il est temps de le voir et de le dire.

Credits foto: © Giuliano Dinon / Archivio MSA

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L'entrepreneur, honnête et intègre, souffre aujourd'hui d'être confondu avec le spéculateur, parce que trop d'entrepreneurs se sont transformés, parfois malgré eux, en spéculateurs, dévorés par le syndrome de la rente. Il est temps de le voir et de le dire.

par Luigino Bruni

publié le 04/01/2024 dans Il Messaggero di Sant'Antonio

L'économie a toujours été le résultat d'une tension, ou d'un conflit, entre les profits et les rentes, c'est-à-dire entre ceux qui, pour gagner, doivent produire de nouveaux revenus dans le temps présent, et ceux qui gagnent aujourd'hui des richesses accumulées hier et par les générations passées. Les entrepreneurs vivent de profits, les spéculateurs de rentes. La critique radicale de l'usure que nous trouvons dans la Bible et dans l'Évangile (de Luc) trouve son origine dans une profonde aversion pour les rentes. L'usure, dans un monde essentiellement statique comme l'était l'ancien, est en fait une forme de rente, c'est-à-dire un revenu qui découle du simple fait de détenir un pouvoir sur un support fondamental (l'argent). Il n'y a pas de travail derrière l'usure, seulement du pouvoir et des privilèges. La critique de l'usure a traversé tout le Moyen-Âge et la Contre-Réforme, car elle était liée à la critique de la rente par l'Église, alors que les ecclésiastiques eux-mêmes faisaient partie de la classe lucrative ; une des nombreuses contradictions de l'histoire, et aussi une des raisons de l'inefficacité de la lutte de l'Église contre l'usure, lutte qui coexistait avec les privilèges, y compris politiques, accordés aux banquiers-usuriers des papes.

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Spéculation et rentes, un mal social

Spéculation et rentes, un mal social

L'entrepreneur, honnête et intègre, souffre aujourd'hui d'être confondu avec le spéculateur, parce que trop d'entrepreneurs se sont transformés, parfois malgré eux, en spéculateurs, dévorés par le syndrome de la rente. Il est temps de le voir et de le dire. par Luigino Bruni publié le 04/01/2024 d...
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Pour identifier les témoins de la foi, il faut regarder non pas les vertus héroïques, mais les "béatitudes héroïques" qui expriment des valeurs bien différentes.

par Luigino Bruni

publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le 03/12/2023

La question de savoir quelle est l'éthique économique spécifique du christianisme ne date pas d'hier, puisque c'est dans les évangiles eux-mêmes que l'on trouve le premier pluralisme. Il n'a jamais été facile, en effet, de faire coïncider le "malheur des riches" de Luc avec la présence de riches dans la communauté de Jésus (Lévi, Joseph d'Arimathie...), ou de trouver une cohérence entre la "parabole des talents" et celle de "l'ouvrier de la dernière heure" dans l'Évangile de Matthieu. Ce qui est certain, en revanche, c'est la différence importante entre l'éthique de l'Évangile, qui est essentiellement une éthique de l'agapè, et l'éthique de la vertu d'origine grecque et romaine. Bien qu'au cours du Moyen Age l'éthique chrétienne ait incorporé l'éthique des vertus (ou vice versa), fondant la structure civile et religieuse du christianisme sur les vertus cardinales, il n'en reste pas moins que l'humanisme qui sous-tend le monde grec et romain n'est ni biblique ni évangélique, bien qu'il y ait des points de contact. L'ancienne éthique des vertus se fondait sur l'idée d'excellence (areté) dans un domaine donné de la vie (politique, sport...), une excellence qui peut être atteinte par ceux qui pratiquent les vertus avec engagement et qui génère comme récompense ultime le bonheur (eudaimonia), le but ultime de la vie, comme l'enseignait Aristote.

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L'Évangile a une autre idée de l'excellence, et son bonheur (si nous voulons l'appeler ainsi), en plus d'être très différent de celui des Grecs, n'est certainement pas le but ultime du chrétien. L'excellence chrétienne consiste à exceller dans l'amour-agapè, et non dans les vertus. En fait, le contraste entre les vertus et l'agapè réside précisément dans le rôle qu’ont les autres (les êtres humains et la création) par rapport à soi-même. La limite de l'éthique grecque réside dans le fait qu'elle est centrée sur l'individu qui cherche à améliorer son propre caractère en s'efforçant d'atteindre la perfection morale. L'Évangile change de perspective et dit : « Ne pense pas à toi, pense aux autres, décentre-toi, et tu te trouveras meilleur sans y avoir pensé. » Il ne propose pas un processus éthique de formation du caractère individuel, mais une éthique de la communion, de la réciprocité, où le "commandement nouveau" est adressé aux chrétiens à la deuxième personne du pluriel : « aimez-vous les uns les autres... ». Si nous regardons ensuite les premiers apôtres, y compris Paul, nous trouvons des pécheurs, des traîtres, des impulsifs, des peureux, des fragiles, des durs de cœur, des ambitieux, certainement pas des vertueux. Ce qui leur a permis de devenir des maîtres et des témoins de la foi, c'est leur capacité d'amour-agapè : la repentance, le fait de toujours recommencer et de croire davantage en l'amour de Dieu qu'en leurs propres vertus. Sans parler de l'Ancien Testament, où les Pères de la foi sont des meurtriers (Moïse et David), des menteurs (Jacob), etc.

Tout cela devrait nous amener à revoir également l'idée chrétienne et catholique de sainteté ou de béatification, ainsi que les processus qui y sont liés. Pour identifier les témoins de la foi, nous devrions nous tourner non pas vers des vertus héroïques, mais vers des « béatitudes héroïques » qui expriment des valeurs extrêmement différentes. Sans parler des miracles comme preuve de sainteté, des exigences introduites à l'époque moderne et de la Contre-Réforme, et qui n'ont pas grand-chose à voir avec l'humanisme de l'Évangile. Mes meilleurs maîtres spirituels ont été des personnes avec beaucoup d'imperfections, de défauts, de vices, de péchés, mais capables d'amour, qui n'ont jamais cessé de marcher à la suite d’une Voix, en boitant comme Jacob. Leur imperfection a été la faille spirituelle par laquelle a pu passer un souffle de l'Esprit qui a changé ma vie, en ne la rendant pas parfaite mais seulement plus chère, en suscitant en moi le désir d'essayer de changer l'économie des autres et des plus pauvres. Le bonheur personnel, pour l'Évangile, c'est trop peu.

Credits foto: © Giuliano Dinon / Archivio MSA

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par Luigino Bruni

publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le 03/12/2023

La question de savoir quelle est l'éthique économique spécifique du christianisme ne date pas d'hier, puisque c'est dans les évangiles eux-mêmes que l'on trouve le premier pluralisme. Il n'a jamais été facile, en effet, de faire coïncider le "malheur des riches" de Luc avec la présence de riches dans la communauté de Jésus (Lévi, Joseph d'Arimathie...), ou de trouver une cohérence entre la "parabole des talents" et celle de "l'ouvrier de la dernière heure" dans l'Évangile de Matthieu. Ce qui est certain, en revanche, c'est la différence importante entre l'éthique de l'Évangile, qui est essentiellement une éthique de l'agapè, et l'éthique de la vertu d'origine grecque et romaine. Bien qu'au cours du Moyen Age l'éthique chrétienne ait incorporé l'éthique des vertus (ou vice versa), fondant la structure civile et religieuse du christianisme sur les vertus cardinales, il n'en reste pas moins que l'humanisme qui sous-tend le monde grec et romain n'est ni biblique ni évangélique, bien qu'il y ait des points de contact. L'ancienne éthique des vertus se fondait sur l'idée d'excellence (areté) dans un domaine donné de la vie (politique, sport...), une excellence qui peut être atteinte par ceux qui pratiquent les vertus avec engagement et qui génère comme récompense ultime le bonheur (eudaimonia), le but ultime de la vie, comme l'enseignait Aristote.

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En boitant, comme Jacob

En boitant, comme Jacob

Pour identifier les témoins de la foi, il faut regarder non pas les vertus héroïques, mais les "béatitudes héroïques" qui expriment des valeurs bien différentes. par Luigino Bruni publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le 03/12/2023 La question de savoir quelle est l'éthique économique spécifi...
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Ce qui vient de s'achever était le "Synode du déjà", et non le "Synode du pas encore", un pas encore qui, dans la vie de l'esprit, est toujours essentiel, mais surtout lorsqu'un monde se termine et que nous n'en voyons pas encore d'autre.

par Luigino Bruni

publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le 09/11/2023

L'actuel Synode est l'une des plus belles nouveautés du pontificat de François, fruit de sa capacité à saisir les signes des temps. La façon dont il a été préparé et dont il se déroule est clairement une bénédiction pour l'Église (et pas seulement l'Église catholique). Il y a des raisons de se réjouir, et ce à de nombreux points de vue. Notamment en raison de la présence nouvelle de laïcs et de femmes, qui font de cette assemblée ecclésiale quelque chose de véritablement historique. Permettez-moi de faire deux petites remarques sur cette belle page qui est en train de s'écrire. Elles concernent la nature et les compétences des délégués. En effet, si l'on parcourt la liste des participants, en même temps que l'on se réjouit de la richesse de sa composition et de sa biodiversité charismatique, on est aussi frappé par l'absence de certaines composantesl'. Il est toujours facile de regarder une réalité en cherchant ce qui lui manque, car il n'y a pas de réalité humaine où il ne manque pas toujours quelque chose. Cet exercice doit donc être pris comme tel, avec toutes ses limites.

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L'Église, et pas seulement l'Église catholique, se trouve au milieu d'un grand processus de changement, l'un des plus grands et des plus radicaux de son histoire, que l'on peut comparer à celui qui a suivi l'effondrement de l'Empire romain (Ve siècle), c'est-à-dire l'Église au temps d'Augustin et de Benoît, lorsqu'un monde séculier s'est effondré sans qu'un autre ne soit né. Aujourd'hui, un monde – la Chrétienté - est en déclin, et un autre monde pour les églises n'est pas en vue. Nous sommes dans un long Samedi saint. Le Concile Vatican II a été un événement extraordinaire, mais, comme l'a dit Dossetti, l'un des problèmes de cette assemblée providentielle a été de se concevoir encore dans l’époque de la Chrétienté, c'est-à-dire de ne pas comprendre collectivement qu'une histoire touchait à sa fin, même si les églises étaient encore pleines. Ces églises pleines étaient une "malédiction de l'abondance", car cette abondance empêchait les Pères du Concile de saisir le vide qui couvait sous les cendres.

Au XXIe siècle, nous ne pouvons plus penser l'Église, ni la foi et la religion, comme au XXe siècle. L'Église, dans certains pays, a encore une vitalité propre et les églises ne sont pas complètement vides, mais nous devons faire très attention à ce que ce "demi-vide" (et non le vide total) ne joue pas le rôle que les églises pleines ont joué dans les années du Concile. Et pour comprendre les signes des temps dans un monde aux temples presque vides, il ne suffit pas d'avoir des théologiens, des évêques, des religieuses, des prêtres, des personnes consacrées, qui constituent la majorité des délégués. Il faut des entrepreneurs, des travailleurs, des enseignants, des assistants sociaux, des scientifiques, des artistes, des poètes qui vivent cette grande nuit obscure de la vie chrétienne d'un point de vue "extérieur" à l'Église institutionnelle. Ces figures sont les principales sentinelles de l'aube qui peut advenir. Et il faut surtout de vrais jeunes, des moins de 30 ans, qui sont, me semble-t-il, les autres grands absents du Synode. Car dans toute grande attente se cache l'attente d'un enfant, de l'habitant du monde qui est en train de naître. Les prophètes bibliques, de Samuel à Jérémie, étaient tous jeunes lorsqu'ils ont débuté leur vocation.

Ce qui est en train de se dérouler c’est le "Synode du déjà", l'assemblée qui photographie l'Église aujourd'hui ; ce n'est pas le "Synode du pas encore", un pas encore qui, dans la vie de l'esprit, est toujours essentiel, mais surtout lorsqu'un monde se termine et que nous n'en voyons pas encore d'autre : on a alors besoin des yeux de la sentinelle, de ceux qui se tiennent sur les murs et parlent de ce qui est dehors à ceux qui sont dedans, et de ce qui est dedans à ceux qui sont dehors. Des femmes et des hommes qui se tiennent sur le seuil. C'est aux entrées, dans ces espaces mitoyens, qu'une résurrection est déjà en cours.

Credits foto: © Giuliano Dinon / Archivio MSA

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par Luigino Bruni

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Des femmes et des hommes qui se tiennent sur le seuil

Des femmes et des hommes qui se tiennent sur le seuil

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La première règle de toute économie est l'équilibre entre les recettes et les dépenses. Une bonne économie part des recettes et ajuste les dépenses en fonction de celles-ci. Il est dommage que cela n'ait pas été le cas dans notre pays ces derniers temps...

par Luigino Bruni

publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le 07/09/2023

Un jour, en cherchant paresseusement quelque chose d'intéressant parmi les chaînes de télévision, je suis tombé sur une émission consacrée aux grands hôtels italiens. Un groupe de personnes était accueilli dans ces hôtels de luxe, puis évaluait les différents services offerts. Ce qui m'a frappé, c'est l'absence totale dans cette émission de la dimension dite de "contrainte budgétaire" : ces messieurs évaluateurs commandaient des dîners, des services divers, sans jamais se préoccuper de leur prix, comme s'ils vivaient dans un monde où le coût d'un service ou d'une marchandise n'était pas un élément important dans le choix. Les familles ordinaires regardent ces programmes, puis tombent sur des publicités proposant des prêts faciles, avec (malheureusement) le visage sympathique de nos stars préférées et il n'est donc pas difficile d'assembler les pièces du puzzle. Autrement dit de penser que cette vie de loisirs dans les hôtels étoilés d’un monde sans contraintes budgétaires familiales devient possible et facile grâce à des prêts très attractifs accordés par des personnes sympathiques et des institutions financières qui ne sont là que pour notre bonheur.

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Dommage que la réalité et les dérives de notre Pays soient très différentes. Au boom des vacances de luxe des classes moyennes et inférieures s'ajoute l'augmentation de l'usure, des jeux d'argent, et donc de la pauvreté liée à ces rêves irresponsables portés par un système médiatique hors de contrôle. La première règle de toute économie (qui signifie, ne l'oublions pas, "gouverner sa maison") est l'équilibre entre les recettes et les dépenses. Une bonne économie part des recettes et ajuste les dépenses en fonction de celles-ci. L'humanisme consumériste de notre époque, qui s'apparente de plus en plus à une religion, inverse cet ordre. Il part de nos désirs de biens et d'activités, donc des dépenses, et nous indique ensuite les moyens de nous procurer des revenus, sans nous dire, de manière irresponsable, que les revenus que nous devons ne sont que des dépenses supplémentaires différées dans le temps. Nous couvrons donc les dépenses par d'autres dépenses, par le biais de mécanismes naïfs qui conduisent à des crises économiques qui ne sont pas rares pour des familles entières.

Tout notre monde post-capitaliste est basé sur une mauvaise gestion des désirs. Une adolescence perpétuelle et sans limite, construite sur le principe de plaisir (Sigmund Freud), sans jamais atteindre le principe de réalité, une réalité qui révélerait quelque chose d'extrêmement important, peut-être de décisif pour l'avenir de notre temps. De la psychologie (Jacques Lacan) et, surtout, de la vie, nous savons que la satisfaction des désirs n'est pas l'opération qui procure les joies les plus importantes et les plus profondes de la vie. Parce que notre désir le plus élevé est de désirer un désir qui nous désire, il s'agit d'une rencontre de réciprocité des désirs, qui n'a lieu que lorsque notre désir investit des personnes, qui peuvent à leur tour désirer et nous désirer.

C'est pourquoi le désir religieux est la mère de tous les désirs : désirer un Dieu qui nous désire. Et lorsque nous désirons quelqu'un qui nous désire, le bonheur ne consiste pas dans une satisfaction mais à rester dans un perpétuel inaccomplissement qui accroît la réciprocité des désirs - une personne qui répondrait à ce désir serait une marchandise, nous le savons -. Les personnes que nous aimons changent nos désirs, nous changeons les leurs, et la vie devient un processus continu de découverte. Ce sont les biens relationnels, et non les marchandises, qui sont notre terre promise. Le capitalisme le sait, il ne sait pas vendre les biens relationnels et fait donc tout pour les simuler, en nous vendant des biens qui ressemblent à des relations. Tant que nous serons conscients de ce bluff, nous serons encore libres : « Je t'implore Dieu, mon rêveur, ne cesse pas de rêver de moi. » (Jorge Luis Borges).

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par Luigino Bruni

publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le 07/09/2023

Un jour, en cherchant paresseusement quelque chose d'intéressant parmi les chaînes de télévision, je suis tombé sur une émission consacrée aux grands hôtels italiens. Un groupe de personnes était accueilli dans ces hôtels de luxe, puis évaluait les différents services offerts. Ce qui m'a frappé, c'est l'absence totale dans cette émission de la dimension dite de "contrainte budgétaire" : ces messieurs évaluateurs commandaient des dîners, des services divers, sans jamais se préoccuper de leur prix, comme s'ils vivaient dans un monde où le coût d'un service ou d'une marchandise n'était pas un élément important dans le choix. Les familles ordinaires regardent ces programmes, puis tombent sur des publicités proposant des prêts faciles, avec (malheureusement) le visage sympathique de nos stars préférées et il n'est donc pas difficile d'assembler les pièces du puzzle. Autrement dit de penser que cette vie de loisirs dans les hôtels étoilés d’un monde sans contraintes budgétaires familiales devient possible et facile grâce à des prêts très attractifs accordés par des personnes sympathiques et des institutions financières qui ne sont là que pour notre bonheur.

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Les relations, notre terre promise

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Si nous voulons avoir une juste relation avec le travail, nous devons nous rappeler que c'est d'abord l'homme et la femme qui ennoblissent le travail par leur présence, leurs mains et leur intelligence.

par Luigino Bruni

publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le06/07/2023

Les crises environnementales, financières et militaires de ce début de millénaire, si graves qu'elles ne peuvent être ignorées, risquent cependant de nous faire sous-estimer ou oublier une triple crise dont nous parlons trop peu : la crise de la foi, des grands récits et de l'engendrement. Un monde qui n'attend plus le paradis, qui a oublié les récits collectifs et qui ne donne pas naissance à des enfants, ne trouve plus suffisamment de sens à la vie et donc au travail. Les soi-disant "grandes démissions" de millions de travailleurs, jeunes et d'âge moyen, qui quittent leur emploi sans en avoir un autre, ont certainement de nombreuses raisons, mais l'une d'entre elles est en train de devenir la plus importante. Il s'agit de l'absence de réponse à une question cruciale : « Pourquoi devrais-je travailler, si je n'espère plus de terre promise (en haut ou en bas du ciel), si je n'ai personne pour espérer un présent et un avenir meilleurs grâce à mon travail ? »

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Nous ne devons jamais oublier que le monde du travail n'a jamais créé ni épuisé le sens du travail. Le travail est une partie importante du sens de la vie, mais il ne l'épuise pas ; nous avons besoin d'autre chose que le travail pour vivre pleinement, même lorsque le travail est beau et nous comble profondément. Hier, ce "quelque chose d'autre" était la famille, les idéologies, la religion, qui donnaient au travail tout son sens. Ensuite, l'usine, les champs ou le bureau ont renforcé ce sens, mais il est né du travail. Le travail était bon parce qu'avant et après le travail, il y avait des choses et des gens plus grands que le travail. Le travail était et reste grand, mais pour être perçu dans sa véritable grandeur, il doit être regardé de l'extérieur, d'une porte ou d'une fenêtre qui s'ouvre à l'extérieur du lieu de travail ; car sans cet espace plus vaste qui prépare et suit le travail, la salle de travail est trop petite, le toit de l'usine ou du bureau est trop bas pour que cet animal malade d’infini qu'est l'homo sapiens puisse y rester bien sans s'asphyxier, et pour qu'il y reste longtemps.

Notre Constitution est fondée sur le travail parce que le travail a été fondé sur autre chose, il a été fondé sur la vie. Si les pères et mères de notre constitution n'avaient pas été convaincus que le travail n'était qu'une partie de la vie, qu'il était cette zone intermédiaire entre un avant et un après, ils n'auraient jamais écrit cet article 1 ; parce que fonder la constitution sur le travail qui ne reposerait sur rien d'autre serait la plus grande hérésie éthique. Aussi parce que dans ce quelque chose qui précède et suit le travail, il y a les enfants qui ne travaillent pas parce qu'ils ne doivent pas travailler, les personnes âgées qui ne travaillent plus, ceux qui n'ont pas pu travailler ou qui ne travailleront jamais parce que la vie les en empêche. Fonder la démocratie sur le travail n'est bon que si l'on se souvient que le mot travail est second et non premier.

Le travail ennoblit l'homme, c'est vrai. Travailler nous rend meilleurs, augmente la dignité de la vie et de l'argent dont nous avons besoin pour vivre, parce que le salaire devient l'expression de cette réciprocité civilisée qui est le bon ciment de la société. Mais si nous voulons avoir une juste relation avec le travail, nous devons nous rappeler que ce sont d'abord les hommes et les femmes qui ennoblissent le travail par leur présence, leurs mains et leur intelligence. Car si une activité, qui pourrait être réalisée par une machine, est effectuée par une personne humaine libre, celle-ci donne une plus grande dignité à cet acte - à un cours universitaire, à un examen médical, à une œuvre d'art -. Et donc, chaque fois que nous expulsons des travailleurs et que nous introduisons des machines, nous réduisons la dignité de ce lieu de travail. C'est notre travail qui accroît la dignité de la terre.

Credits foto: © Giuliano Dinon / Archivio MSA

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publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le06/07/2023

Les crises environnementales, financières et militaires de ce début de millénaire, si graves qu'elles ne peuvent être ignorées, risquent cependant de nous faire sous-estimer ou oublier une triple crise dont nous parlons trop peu : la crise de la foi, des grands récits et de l'engendrement. Un monde qui n'attend plus le paradis, qui a oublié les récits collectifs et qui ne donne pas naissance à des enfants, ne trouve plus suffisamment de sens à la vie et donc au travail. Les soi-disant "grandes démissions" de millions de travailleurs, jeunes et d'âge moyen, qui quittent leur emploi sans en avoir un autre, ont certainement de nombreuses raisons, mais l'une d'entre elles est en train de devenir la plus importante. Il s'agit de l'absence de réponse à une question cruciale : « Pourquoi devrais-je travailler, si je n'espère plus de terre promise (en haut ou en bas du ciel), si je n'ai personne pour espérer un présent et un avenir meilleurs grâce à mon travail ? »

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D’abord la vie, ensuite le travail

D’abord la vie, ensuite le travail

Si nous voulons avoir une juste relation avec le travail, nous devons nous rappeler que c'est d'abord l'homme et la femme qui ennoblissent le travail par leur présence, leurs mains et leur intelligence. par Luigino Bruni publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le06/07/2023 Les crises environnement...
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Un système social qui récompense les personnes déjà capables ne fait que laisser de plus en plus à la traîne les personnes moins capables, qui ne le sont généralement pas en raison de leur démérite, mais de leurs conditions de vie.

par Luigino Bruni

publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le 04/06/2023

La démission du sénateur Carlo Cottarelli, qui a notamment estimé que son parti ne soutenait pas suffisamment la méritocratie, a de nouveau attiré l'attention sur la signification et l'idéologie du mérite à notre époque. Le mérite a toujours été un mot ambigu, car il est profondément lié à la fascination qu'il exerce sur chacun d'entre nous. Nous aimerions tous mériter nos succès (et pas nos échecs), personne n'aime penser que la belle carrière qu'il a eue ne résulte que de la chance et des recommandations.

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Si l'on regarde ensuite comment le mérite est utilisé, hier et aujourd'hui, dans les choix concrets de l'économie et de la société, on se rend compte qu'il n'a presque jamais été du côté des pauvres, qui ont souvent été écartés puis culpabilisés parce qu'ils étaient considérés comme sans mérite, les convainquant ainsi qu'ils étaient non seulement pauvres mais aussi coupables et maudits. Mérite dérive du latin merere, qui signifie gagner, d'où mercede (marchandise) et meretrice (prostituée). La méritocratie est l'idéologie du mérite qui, comme toutes les idéologies, prend un mot qui nous plaît et nous fascine, le manipule et le pervertit. Ainsi, au nom de la valorisation des méritants et des pauvres, l'idéologie méritocratique est devenue la légitimation éthique de l'inégalité.

Il a suffi de changer son nom pour que l'inégalité passe du mal au bien. Il y a eu trois étapes : 1. considérer les talents des individus comme un mérite et non comme un don ; 2. réduire les nombreux mérites des individus à ceux qui sont les plus faciles à mesurer par les cabinets de consultants (qui voit aujourd'hui les "mérites" de la compassion, de la douceur, de l'humilité ? 3. Considérer le talent comme un mérite conduit à rémunérer différemment les mérites et donc à creuser le fossé entre les individus.

Ce malentendu au sujet du mérite se retrouve déjà dans notre merveilleuse Constitution, qui stipule à l'article 34 : « Les personnes capables et méritantes, même si elles sont dépourvues de moyens, ont le droit d'accéder aux plus hauts niveaux de l'enseignement. » Ce n'est pas un hasard si le nouveau gouvernement s'est appuyé sur cet article pour justifier le changement de nom du ministère "de l'Instruction" désormais intitulé ministère "de l’Instruction et du mérite", s'engouffrant ainsi dans la brèche laissée ouverte par l'ambiguïté de cet article 34.

Les amoureux du mérite disent : « le mérite n'est pas seulement un talent, c'est une combinaison de talent et d'engagement, donc ce qui est récompensé, c'est l'engagement personnel » Cependant, ces méritocrates oublient un élément essentiel : même le fait de pouvoir s’engager n'est pas un mérite, c'est avant tout un don. Rentrer de l'école et avoir le temps de faire ses devoirs au lieu de devoir travailler n'est pas un mérite. Si nous sommes honnêtes, nous devons reconnaître que ce que nous sommes et devenons résulte d’une combinaison comportant 90 % de dons et 10 % de mérites ; la méritocratie, en revanche, renverse ce pourcentage et fait de ces maigres 10 % la pierre angulaire de l'édifice de la justice.

En tant qu'institution, l'école doit être anti-méritocratique, c'est-à-dire qu'elle doit réduire les asymétries de départ qui n'ont rien à voir avec le mérite de nos enfants. Un système social qui récompense ceux qui sont déjà capables ne fait que laisser de plus en plus à la traîne les moins capables, qui ne le sont généralement pas à cause du manque de mérite, mais à cause des conditions de vie. Don Milani, dont nous célébrons le centenaire cette année, le savait très bien. Il savait que ses garçons de Barbiana n’étaient pas sans mérite, ni fautifs : ils étaient simplement pauvres. Que ce centenaire nous fasse réfléchir sur l'idéologie du mérite qui est en train de devenir la nouvelle religion de notre temps, une religion sans gratuité et sans Dieu.

Crédits photos: © Giuliano Dinon / Archivio MSA

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par Luigino Bruni

publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le 04/06/2023

La démission du sénateur Carlo Cottarelli, qui a notamment estimé que son parti ne soutenait pas suffisamment la méritocratie, a de nouveau attiré l'attention sur la signification et l'idéologie du mérite à notre époque. Le mérite a toujours été un mot ambigu, car il est profondément lié à la fascination qu'il exerce sur chacun d'entre nous. Nous aimerions tous mériter nos succès (et pas nos échecs), personne n'aime penser que la belle carrière qu'il a eue ne résulte que de la chance et des recommandations.

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Les pauvres et l'idéologie du mérite

Les pauvres et l'idéologie du mérite

Un système social qui récompense les personnes déjà capables ne fait que laisser de plus en plus à la traîne les personnes moins capables, qui ne le sont généralement pas en raison de leur démérite, mais de leurs conditions de vie. par Luigino Bruni publié dans Il Messaggero di Sant'Antonio le 04/...
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À l'origine de la civilisation biblique se trouve le glanage, un principe de solidarité. Le livre de Ruth e: au moment des récoltes, les moissonneurs ne faisaient qu’une seule battue, parce que la deuxième battue était réservée aux pauvres.

par Luigino Bruni

publié dans Il Messaggero di S. Antonio le 07/05/2023

« Monsieur, comment fonctionne cet horodateur ? » me demanda une dame âgée qui essayait, comme moi, de payer son stationnement en zone bleue. Dans cette ville, la société qui gère les parkings municipaux - c'est-à-dire des espaces publics, donc communs à tous - a eu la bonne idée, aujourd'hui généralisée, de demander au citoyen d'entrer le numéro de sa plaque d'immatriculation dans l’horodateur. « Je ne m'en souviens pas », me dit cette dame. Elle me montre l'emplacement de sa voiture : c’est loin pour elle qui a du mal à marcher. J'y vais, je photographie sa plaque d'immatriculation et je l'aide à obtenir son ticket.

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À la fin, une question me vient à l'esprit : « Pourquoi insérer le numéro du véhicule ? » Une seule réponse me vient à l'esprit : il s'agit d'éviter que l’usager du parking qui a payé pour deux heures et n'en a utilisé qu'une ne puisse offrir celle qui reste à quelqu'un d'autre. Une amie agent de la circulation me dit qu'il y a peut-être une autre raison : si je suis verbalisé parce que l’agent n’a pas vu mon reçu sur la voiture, je peux prouver que j'ai payé grâce à la plaque d'immatriculation. Honnêtement, je pense que la première raison est de loin la plus importante, car depuis presque quarante ans que je conduis, je n'ai jamais reçu d'amende alors que j'avais payé le stationnement !

La question est donc simple : une entreprise à but lucratif doit maximiser ses profits, et si elle gère un bien public pour le compte de la municipalité, elle le fait dans le but de faire des bénéfices. Je suis au contraire convaincu que les entreprises publiques ou privées qui gèrent des biens communs et publics doivent être des entreprises civiles, ou à but non lucratif, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas pour objectif de maximiser les profits, mais de gérer efficacement un bien qui appartient à tout le monde. Rendre payant l’usage de biens publics peut servir à en réguler la gestion (ce qui est gratuit est souvent vite discrédité) et pas nécessairement à faire de l'argent.

Mais quels sont les effets de l'introduction du numéro d'immatriculation ? Le premier, nous l'avons vu, est que les gens ne fonctionnent pas tous de la même manière, comme le dirait le grand économiste Amartya Sen, et que les interventions publiques et administratives ont donc des effets différents selon les personnes. Et un bon critère à suivre quand on veut innover en matière de biens publics, c'est de prendre en compte les effets de l'innovation en commençant par les catégories les plus défavorisées : les personnes âgées, les enfants, les personnes handicapées.

Il y a ensuite l'effet spécifique de l'interdiction d'échanger des tickets avec d'autres concitoyens. Lorsque j'étudiais à Londres, il y avait une station de métro où tout le monde savait que l'on pouvait trouver des tickets d'une durée encore valable, déposés là au profit des jeunes et des pauvres Empêcher ces échanges (possibles) pour gagner quelques dollars en plus, c’est non seulement mesquin mais significatif du type de ville que l'on veut construire : les forts et les riches y sont mieux lotis, à l’inverse des personnes fragiles et défavorisées . À l'origine de la civilisation biblique il y a une institution solidaire, le glanage. Le magnifique livre de Ruth en témoigne : au moment des récoltes les moissonneurs se limitaient à une seule battue, car les suivantes étaient destinées aux pauvres, aux veuves, aux étrangers. Les champs n'appartenaient pas aux propriétaires, car "toute la terre est à Dieu."

Nous sommes en train de privatiser les biens communs, d’éliminer de nombreuses formes anciennes de glanage. Nos aurons bientôt des villes habitées par de plus en plus de marchands et de moins en moins de citoyens, où toute récolte sera épuisée dès la première battue. Et les femmes âgées ne sortiront peut-être plus pour faire leurs courses : une nouvelle entreprise à but lucratif les livrera à domicile. La ville sera plus pauvre et plus triste, et nous avec.

Crédits photos © Giuliano Dinon / Archivio MSA

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À l'origine de la civilisation biblique se trouve le glanage, un principe de solidarité. Le livre de Ruth e: au moment des récoltes, les moissonneurs ne faisaient qu’une seule battue, parce que la deuxième battue était réservée aux pauvres.

par Luigino Bruni

publié dans Il Messaggero di S. Antonio le 07/05/2023

« Monsieur, comment fonctionne cet horodateur ? » me demanda une dame âgée qui essayait, comme moi, de payer son stationnement en zone bleue. Dans cette ville, la société qui gère les parkings municipaux - c'est-à-dire des espaces publics, donc communs à tous - a eu la bonne idée, aujourd'hui généralisée, de demander au citoyen d'entrer le numéro de sa plaque d'immatriculation dans l’horodateur. « Je ne m'en souviens pas », me dit cette dame. Elle me montre l'emplacement de sa voiture : c’est loin pour elle qui a du mal à marcher. J'y vais, je photographie sa plaque d'immatriculation et je l'aide à obtenir son ticket.

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Le glanage urbain

Le glanage urbain

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Le management est en train de devenir la nouvelle idéologie de notre monde globalisé, en particulier celui qui est enseigné dans les écoles de commerce et véhiculé par les grands cabinets de consulting à l’échelle mondiale.

par Luigino Bruni

publié dans Il Messaggero di S. Antonio 06/04/2023

Le management est en train de devenir la nouvelle idéologie de notre monde globalisé, en particulier le management enseigné dans les écoles de commerce et véhiculé par les grandes sociétés de conseil dans le monde. Au XXe siècle, la critique sociale s'était intéressée à la théorie économique libérale, en pointant ses théoriciens comme les grands ennemis à combattre pour construire une société enfin juste et égalitaire.

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Pendant que les intellectuels, catholiques ou socialistes, menaient cette guerre, dans les facultés et les écoles d’ingénieurs et de commerce se développaient les techniques et les outils du management qui, au cours des dernières décennies, se sont progressivement transformés en une « idéologie du management » construite autour des trois dogmes de l'incitation, du leadership et du mérite. Une idéologie qui se répand partout, y compris dans les communautés chrétiennes et les églises, où les cours de leadership pour pasteurs et responsables de mouvements se multiplient, où l'on ne peut plus organiser une conférence ou un chapitre général sans faire appel à des coachs professionnels ou à des consultants issus du monde de l'entreprise, comme si l'on avait soudain oublié l’antique sagesse de la conduite des réunions et assemblées communautaires.

Même le monde européen et les pays de culture catholique comme l'Italie connaissent une évolution et un changement culturel rapides. Nous, catholiques, étions tellement convaincus que les lois de la vie ne suivaient pas celles du mérite que nous avions relégué ce dernier au paradis, où il était le critère pour "mériter" l'enfer ou le paradis. Le monde protestant, quant à lui, au nom du salut par sola gratia (Luther) ou par prédestination (Calvin) avait chassé le mérite du paradis et de l'enfer, puis inventé sur terre la méritocratie (née aux Etats-Unis) quelques siècles plus tard. Les entreprises exportent cet humanisme protestant des États-Unis (et de l'Europe du Nord) dans le monde entier, et aujourd'hui elles le font surtout avec l'idéologie du management, qui s’est tellement diffusée en Italie que le ministère de l'Instruction est aujourd’hui intitulé ministère de "l’Instruction et du mérite".

Ainsi, l'ancienne éthique des vertus sur laquelle nous avions fondé notre civilisation, est remplacée par l'idéologie du management et du conseil global universel qui propose un ensemble de principes, de bonnes pratiques, d'éléments de psychologie, de citations des classiques de la philosophie, de la sociologie et de l'économie, quelques anecdotes de la théorie des jeux, beaucoup d'organigrammes, de merveilleux power points. Enfin, des consultants de toutes sortes et de tous noms transforment les principes de gestion en outils de gestion opérationnelle et de gouvernance. Les grandes entreprises sont ainsi devenues le paradigme que tout le monde devrait suivre si l’on veut faire des choses bonnes et sérieuses. Au 20ème siècle, c'est la démocratie, donc la participation, qui a offert le modèle à étendre à l'ensemble de la vie civile. Mais alors que la première transformation démocratique depuis l'ancien régime s'est faite sur fond de conflits et de grandes luttes sociales, la grande transformation éthique et culturelle que l'entreprise est en train d'opérer dans le monde se fait dans l'indifférence (presque) générale. Il ne s'agit pas de nier l'importance des valeurs et des vertus économiques, ce serait stupide et erroné. Le problème est autre, et ne concerne ni l'entreprise, ni la nécessité du management, encore moins les entrepreneurs qui sont les premières victimes de ce nouveau courant. Les problèmes concernent l'idéologie du management, qui arrive partout parce qu’elle avance en cachant son vrai visage derrière un outil technique neutre, perçu comme nécessaire et dépourvu de toute idéologie. Il est peut-être temps d'en prendre conscience et d'en parler davantage.

Crédits photos: © Giuliano Dinon / Archivio MSA

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Le management est en train de devenir la nouvelle idéologie de notre monde globalisé, en particulier celui qui est enseigné dans les écoles de commerce et véhiculé par les grands cabinets de consulting à l’échelle mondiale.

par Luigino Bruni

publié dans Il Messaggero di S. Antonio 06/04/2023

Le management est en train de devenir la nouvelle idéologie de notre monde globalisé, en particulier le management enseigné dans les écoles de commerce et véhiculé par les grandes sociétés de conseil dans le monde. Au XXe siècle, la critique sociale s'était intéressée à la théorie économique libérale, en pointant ses théoriciens comme les grands ennemis à combattre pour construire une société enfin juste et égalitaire.

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L'idéologie du management

L'idéologie du management

Le management est en train de devenir la nouvelle idéologie de notre monde globalisé, en particulier celui qui est enseigné dans les écoles de commerce et véhiculé par les grands cabinets de consulting à l’échelle mondiale. par Luigino Bruni publié dans Il Messaggero di S. Antonio 06/04/20...
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Aujourd'hui, nous devons prendre la partie encore vivante du christianisme et la greffer dans l’ère postchrétienne, qui ne comprend plus les langages de la foi, mais qui les comprendrait avec une opération culturelle et narrative adéquate.

par Luigino Bruni

publié dans Messaggero di Sant'Antonio le 03/03/2023

Le christianisme, c'est-à-dire la civilisation chrétienne, n'est pas né de l'Évangile seul. Il est le résultat d'une symbiose entre les Évangiles, la Bible, la culture gréco-romaine, les civilisations italiques et européennes, puis lombardes, nordiques, slaves, byzantines, etc. L'Europe chrétienne est le fruit de ce métissage, bien plus riche et varié que la seule théologie ou foi chrétienne. La piété populaire est une imbrication de nombreuses confessions et traditions et les processions ont peu à peu pris la place des processions païennes dédiées aux dieux des champs et de la nature. La grande majorité des Italiens et des Européens pré-modernes n'avait aucune idée de ce qu'était la Trinité, de la différence entre Jésus et Dieu le Père, entre Jésus, la Vierge et les saints : c’était des divinités dont, croyaient-ils, la vie dépendait. Au cours de leurs fêtes, nos aïeux européens et italiens continuaient à chanter les cantiques habituels en suivant des dais dont ils avaient seulement changé la statue transportée … et ce n’était même pas toujours le cas!

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Ce métissage s'est poursuivi, sans discontinuité majeure, jusqu'au XXème siècle. La religion de ma grand-mère et de mon grand-père, paysans et chrétiens, était faite de prières en dialecte latin au contenu incompréhensible. En Marie ils ne voyaient pas tant l'immaculée conception, mais qu'elle avait été mère, qu'elle avait accouché dans le froid et le gel d'une étable, qu’elle avait été au pied de la croix de son fils, qu’elle l’avait tenu mort dans ses bras. Comme ils le faisaient, comme les femmes et les mères le faisaient. Ces fidèles ne connaissaient pas les dogmes christologiques, mais ils savaient que Jésus était bon, qu'il aimait les pauvres et guérissait les malades, qu’il était mort crucifié et que sa mère était au pied de la croix, qu'il avait donc lui aussi beaucoup souffert, peut-être plus qu'eux. C'est pourquoi ils l'aimaient, et c'est tout ce dont ils avaient besoin pour croire que Dieu le Père était bon, mais pouvait toujours se mettre en colère et punir (l'idée que Dieu n'était qu'amour n'a jamais été l'idée du peuple). Aujourd'hui encore, mon père ne sait réciter par cœur qu'une prière dans un mélange d'italien et de dialecte d'Ascoli. Elle ne fait pas partie de celles apprises au catéchisme, (où, me semble-t-il, il n’a jamais été, le catéchisme était réservé aux riches ou aux enfants de la ville) une prière théologiquement imparfaite, mais toute imprégnée de la vie et de la foi du peuple. Des gens qui ne connaissaient rien à la théologie, mais qui, le 28 décembre, en mémoire du "massacre des innocents" par Hérode, ne coupaient pas le pain pour ne pas avoir à tenir le couteau.

L'Église, surtout l'Église catholique, n'a donc pas eu peur de s'approprier les traditions païennes.et de les intégrer dans la civilisation chrétienne. Aujourd'hui, nous devrions faire une opération similaire et symétrique : prendre la partie encore vivante du christianisme et la rendre assimilable par notre époque postchrétienne, qui ne comprend plus les langages de la foi, mais qui les comprendrait avec une opération culturelle et narrative adéquate. Comme les chrétiens s'emparaient des temples païens et construisaient de nouvelles églises (on en voit encore à Syracuse ou à Ascoli) nous devrions aujourd'hui prendre les piliers encore vivants du christianisme - en particulier les piliers spirituels - et construire de nouveaux édifices spirituels qui pourront être remplis par les femmes et les hommes de notre époque, qui ne comprennent plus le langage théologique du XXème siècle mais qui ont toujours soif et faim de Dieu, du salut, du Christ. Une opération difficile, mais essentielle : sinon, la dépression sera la pandémie des années à venir. Nous avons pris un sérieux retard. C'est ce qu'écrit Dietrich Boenhoeffer dans sa merveilleuse lettre de prison du 30 avril 1944, dans laquelle il annonçait la nécessité d'un christianisme post-religieux. On est en retard, mais peut-être encore dans les temps.

Credits foto: © Giuliano Dinon / Archivio MSA

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Aujourd'hui, nous devons prendre la partie encore vivante du christianisme et la greffer dans l’ère postchrétienne, qui ne comprend plus les langages de la foi, mais qui les comprendrait avec une opération culturelle et narrative adéquate.

par Luigino Bruni

publié dans Messaggero di Sant'Antonio le 03/03/2023

Le christianisme, c'est-à-dire la civilisation chrétienne, n'est pas né de l'Évangile seul. Il est le résultat d'une symbiose entre les Évangiles, la Bible, la culture gréco-romaine, les civilisations italiques et européennes, puis lombardes, nordiques, slaves, byzantines, etc. L'Europe chrétienne est le fruit de ce métissage, bien plus riche et varié que la seule théologie ou foi chrétienne. La piété populaire est une imbrication de nombreuses confessions et traditions et les processions ont peu à peu pris la place des processions païennes dédiées aux dieux des champs et de la nature. La grande majorité des Italiens et des Européens pré-modernes n'avait aucune idée de ce qu'était la Trinité, de la différence entre Jésus et Dieu le Père, entre Jésus, la Vierge et les saints : c’était des divinités dont, croyaient-ils, la vie dépendait. Au cours de leurs fêtes, nos aïeux européens et italiens continuaient à chanter les cantiques habituels en suivant des dais dont ils avaient seulement changé la statue transportée … et ce n’était même pas toujours le cas!

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Pour un nouveau capital spirituel

Pour un nouveau capital spirituel

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